J'aime pas les toiles cirées

J'aime pas les toilées cirées,

Pas plus que ceux qui s'y taillent des costumes,

Qui les enveloppent de la tête aux pieds,

Sur lesquels les mots devenus lisses glissent,

S'évaporent comme s'ils n'avaient jamais existés.

Je n'aime pas ceux qui, habillés de plastique virtuel,

Vous toisent, l'air exaspéré, quand pour la quatrième fois,

Vous ont obligé à répéter, des propos spontanés,

Sans même se retourner pour vérifier votre sincérité,

Vous font passer pour une énervée à la trop grande porosité,

Vous contraignent au silence, vous laissent désabusés,

Hérissés, destabilisés, fatigués, persuadés que déguisés

Par du vernis lustré et une toile usagée,

Vous finirez par vous lasser de les questionner, 

Ne voyant plus leur masque sous les coquelicots fanés, 

Les épis de blé écaillés, la crasse collante accumulée.

S'il faut sortir les couteaux pour lacérer le plastique craquelé,

Gratter sous la toile les émotions cachées, 

Je le ferai. Pas mon genre de jeter les dés.