jamila ou l'enfance lapidée

Christian Moriat

   Résumé:

Quelque part en Afghanie, Jamila Shorun, treize ans, attend ses parents, partis au marché.

Voulant arrêter un "terroriste", qu'il croit réfugié dans la maison des Shorun, un Dalibon fait irruption. Il y découvre Jamila, sans burqa, en train de jouer avec une  Barbie- poupée juive, symbole de l'Occident pervers.

Arrêtées, Jamila et la Poupée sont traînées par le Munkrat, devant le Tribunal pour la Répression du Vice et la Propagation de la Vertu...

Commentaires:

Cette oeuvre est un vibrant réquisitoire contre l'intégrisme religieux. Son texte poignant dénonce les violences faites aux femmes dans certains pays du Moyen-Orient.

La liberté est un bien fragile que l'intégrisme religieux peut à tout moment remettre en question.

                                                                                                                            JAMILA OU L’ENFANCE LAPIDEE

                                                             (Objectif,Partis pris artistiques, effets de mise en  scène)

 

Objectif : Ecrire un réquisitoire des violences faites aux femmes dans certains pays du Moyen-Orient (Des femmes « emburqannées » dans leur prison de toile)

                

 

Partis pris artistiques:

1. Jamila, c’est la Poupée Barbie.

La Poupée Barbie, c’est Jamila.

Dans un souci d’identification entre la jeune fille et la Poupée, elles porteront toutes deux même burqa (couleur) et mêmes vêtements sous la burqa

De même, Jamila est une jeune fille svelte (comme la Poupée)

 

2.   Seconde particularité de la pièce : Le spectateur a le regard de Jamila. Il doit voir le monde à travers un grillage

Aussi,  chaque fois qu’elle porte la burqa, projection du gobo d’un grillage sur la scène et sur les murs (blancs)

 

3.   Présence souhaitée d’un chœur d’hommes pour accentuer la dramaturgie - parfois en coulisses (Membres placés tout du long, de jardin à cour) avec parfois apparition sur le plateau (Scène du Tribunal)

Ils feront toutes les voix off lors de la recherche du « terroriste » (Scènes 3 et 4), puis se chargeront des commentaires durant la scène du tribunal (Reprenant parfois la dernière intervention du Mullah)

 

4. Effet flash back :

La pièce est ainsi charpentée :                                                                                                                                                                                                 -A la première scène, la jeune fille explique pourquoi elle en est arrivée à cette situation-là. Elle est enterrée vivante et s’apprête à recevoir le supplice de la lapidation

-Son récit : arrestation – Jugement – Mariage forcé avec un vieillard – fuite – viol – nouvelle arrestation – nouveau jugement

-La dernière scène étant un retour à la première : la lapidation

 

5.  Atmosphère musicale étrange rendue par le son d’un instrument à corde, jouant la même note, en continu, accentuant la dramaturgie

 

6.  Pour donner davantage d’universalité au propos, les noms de lieu ont été déformés. De même que les « Talibans » deviennent des « Dalibons »…

 

 

 

Effets de mise en scène :

 Scène 1 : Murs blancs - Projection du gobo d’un grillage

                                  Au choix : -Jamila censée être

                                              enterrée vivante est à

                                              l’intérieur d’un

                                              « cratère » (Sorte de

                                               monticule de terre)

       

              -Ou Jamila est assise

               sur un tabouret, sa

               burqa faisant sur

               scène comme une

               auréole autour d’elle

               

 

         

 

Scènes 2 à 4 : La jeune fille est seule à la maison

                     Une porte descend des cintres…

                     Assise sur des coussins, Jamila

                     joue avec une Poupée Barbie

     Un Dalibon, à la recherche d’un

     terroriste fait irruption dans la

     maison et l’arrête


    Disparition des coussins et de la

    porte (remontée dans les cintres)

 

Scènes 5 et 6 : Scène dite « du Tribunal »

      Entrée majestueuse des protagonistes.

               -le Mullah (le Juge) apporte un

                 « pupitre  -Viennent ensuite les

                 membres du chœur, un par un, en

                 file indienne, chacun apportant

                 religieusement « son »  tabouret.

                 Démarche solennelle). Ils s’assoient

 Entrée de la prévenue escortée par le  Munkrat

 

Scène du Jugement :           -Jugement de Jamila et de la Poupée entrecoupés par l’appel à la prière du muezzin                                    -Verdict : La jeune fille se voit infliger 10 coups de fouet et doit épouser le vieil Amir Zaled (70 ans) pour se sauver

  

Scènes 7 et 8 : La vie de Jamila à la Maison des Lumières d’Amir (Trafiquant et pratiquant la culture du pavot)                                       Jamila, allongée sur des coussins est soignée par Azar (50 ans et seconde femme « déchue » d’Amir)                                                          Une fenêtre est descendue des cintres. Sur le rebord : un oiseau                                         Jamila confie à Azar les jeux salaces du vieux Zaled et évoque sa conception de l’amour à travers la légende de Bibi Mahoru                       Projet de fuite

    

 

Scène 9 : Retour à la 1ère scène

Jamila et la Poupée de retour dans le « cratère » (ou sur le tabouret selon option)

Elles s’expriment tour à tour.                           Jamila raconte comment et pourquoi elle a été arrêtée.                                        Ayant été violée, elle est condamnée à la lapidation

             

            


 

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