j'aurais pu

J'aurais pu l'aimer

Elle a cessé de rire, brusquement, elle a cessé de dire

Ses mots en suspend attendaient une fin, une chute

Mais sa bouche restait vide, ses lèvres immobiles

Alors que la musique la faisait encore tourner

J'aurais pu l'aimer à ce moment, profiter de ce vide

Marcher sur ses décombres pour la coucher sur les galets

Caresser ce corps, pénétrer et fouiller ses vingts ans

Mais aurais je aimé, brûlé mon désir...Sans elle?

Elle était belle, les oiseaux même en prenaient ombrage

Elle était vivante et me laissait sur les rives des fantasmes

Rêvant d'étreintes, de promesses et de baisers partagés

Elle ne m'aimait pas, tu es mon ami disait elle.

J'ai posé son corps et mon désir sur le sol

Sa robe devenait rouge sous le soleil couchant

Elle était belle, même la pâleur lui allait bien

J'ai embrassé pour la première fois ses lèvres d'où coulait des perles de sang.