J’aurais voulu

 Alors voilà ...

Nous voilà au bout de toutes ces très longues années de nouveau face à face...

Ton visage s'est endurci. Tu ne souris plus. Tes mâchoires plus saillantes se crispent souvent. Ta taille s'est...embourgeoisée et un sourire étire mes lèvres en y pensant. Tu restes distant, monolithique. Je reste prudente en ressentant ce champ d'énergie défensive et agressive.

je t'observe calmement puis ose un mouvement de la main pour accueillir ta joue comme autrefois. Esquive vive, regard de bête blessée, prête à mordre.

Je pense que ça va être difficile de s'aborder, s'apprivoiser au bout de tout ce temps empilé en épaisses cloisons de silence entre nous. Un silence empli de colère, de rend-cœur, de mots rageurs.

Aujourdhui je suis venue, non recoller ce qui nous a séparés, mais récolter une nouvelle moisson d'amour que le temps a mûri dans la distance de nos étés et la froidure de nos hivers.

Tu es libre et moi aussi, tout est possible. Tu m'as attendu et je t'ai espéré.

Tu m'as dis Oui! Mais tu es incapable d'enjamber cette rivière cette rage qui te consume et qui t'aide à tenir debout envers et contre tous. Tu exudes l'amertume au point de te noyer dans ta propre salive dont tu éclabousses tous ceux qui t'aiment et que...tu aimes, dis tu... Mais t'es mots ne sont que gifles et coups bas!

Tu te venges sur tous. Trop de souffrance. Trop de déception. Trop de solitude. Trop de larmes...

Plus jamais cries tu, plus jamais! 

Je t'ai écouté, j'ai espéré et un beau matin je suis partie.

J'aurais aimé un long baiser, où les sentiments se seraient étreints à la danse amoureuse de nos lèvres, de nos langues s'emmêlant passionnément.

J'aurais aimé ton bras tendre et pressant, se crocheter à ma taille pour m'attirer à toi.

J'aurais aimé continuer à t'aimer à tes côtés simplement...