je l'ai fait

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Je l’ai fait.

Ca y est, je l’ai fait. Cela faisait plusieurs jours que j’y pensais sans jamais oser franchir le pas. Pour être honnête, ces derniers temps, je ne pensais plus qu’à ça. J’étais devenue une véritable obsédée. A chaque fois je me disais «  mais non, il ne faut pas, c’est mal et tu le sais. » Mais hier soir j’ai craqué. J’ai écouté cette petite voix qui me susurrait depuis tant de temps : «  allez, vas-y, ça ne va pas te tuer. Rien qu’une fois. Cesse donc de faire ta mijaurée. Tu vas voir, le plaisir que tu vas ressentir va être incomparable. » Je savais que c’était le diable en personne qui me tentait, mais que malgré tout, sa promesse d’extase allait s’avérer exacte. Rien que de penser à ce que j’allais faire, au plaisir que j’allais ressentir, j’en frissonnais.

J’ai attendu d’être seule chez moi, à l’abri des regards et du qu’en-dira-t-on. Je n’allais tout de même pas faire ça devant tout le monde, la honte ! Après toutes les leçons de morale que j’ai dispensée autour de moi, me faire prendre sur le fait aurait été pire que tout. Je n’étais pas très fière de ce que j’allais faire, surtout que je m’étais promis de ne plus jamais recommencer, mais ma décision étant prise, j’avais décidé de vivre pleinement ce moment. Jouir sans entrave de l’interdit, tel était mon programme. Et au diable les promesses ! J’avais beau me remémorer les   raisons qui m’avaient poussée à arrêter, elles ne me paraissaient plus aussi indéniables.

J’avais décidé de faire ça dans mon bain. C’était le genre d’endroit où j’adorais commettre ce péché. J’ai donc fait couler l’eau et attendu qu’elle soit suffisamment chaude pour embuer tous les miroirs. J’ai allumé quelques bougies pour obtenir une ambiance feutrée, jeté une poignée de sels parfumés et  je me suis déshabillée. Avant de me glisser avec une certaine fébrilité dans l’eau, j’ai vérifié que tout était à portée de main. Parfait,  tout était parfait. J’allais pouvoir prendre ma dose de bonheur en toute quiétude. Je me suis immergée dans l’eau chaude et parfumée, ai fermé les yeux et  attendu que le désir devienne insupportable.  Après un dernier remord, je me suis lancée.

J’ai fumé ma première cigarette depuis six mois.  

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