Je me souviens de la couleur de tes yeux clos

Juliet

J'ajoute une note à ton chant
et embrasse les espoirs de toi.
Et l'herbe arrachée de ton champ,
elle s'embrase et fait voir tes choix.
De t'en aller plus loin encore,
là où tu n'auras plus de corps.

Puissent un jour renaître des cendres
les sourires que je semble attendre
avant de fermer les yeux sur tes souvenirs,
avant de faire un adieu à ton avenir.
Même jadis déjà ton visage
avait la beauté d'un mirage.
Mais il était là et je le touchais,
mais tu n'es plus là et tu t'es couché
sur un lit de mort ;
les délits d'un corps
qui ne s'est plus remis debout
et qui a su toucher le bout…

J'ajoute une larme à tes poèmes,
et un rire amer à ta bohème.
À toi qui t'es réfugié sous un drap bleu,
je demande si le ciel a des bras pieux
et s'il a tant mérité
le droit de t'avoir ôté.
Tout autour de moi se mélange à cette image
hanteuse qui m'entraîne dans le dérapage.
Tu sembles être le présent,
encore et toujours,
mais tu t'es montré l'opposant
du soleil du jour.
Maintenant j'en appelle à ma raison
pour me dire que continueront les saisons.
Mais la raison ne laisse plus de trace
là où tu as marqué la tienne ;
et les saisons sans toi déjà se lassent
de supporter seules ma peine.

J'ajoute un mot à ton silence,
transmets mes maux à ton absence.
Et je l'implore de venir alors te dire
que j'aime cette vie que je t'ai vu maudire.

J'ajoute un baiser à ton manque d'amour,
et des morceaux de joie dans les alentours.
Tu pourrais le voir et te moquer
mais te savoir choir m'a disloqué.
Toi qui as cru bien faire,
tu as su tout défaire ;
les liens qui unissaient ce monde à ton esprit,
mais rien qui associait vos ondes ne t'a appris
qu'il n'existe rien de plus brillant à voir
là où le jour n'éclaire jamais le soir.

J'ajoute une partition à tes musiques,
et j'ai osé avouer dans ces chants lyriques
ce que tu cachais entre les lignes
et que tu reflétais dans des signes…

Je n'oublierai pas
l'ombre de tes pas
et de ton trépas.
Mais il y a lumière de ton illusion
qui conduit ma rose fanée à éclosion…

J'ajoute ma voix à tes cris ;
j'ajoute ma foi et t'écris
que même s'il est trop tard,
j'attends un nouveau départ.

(écrit le 17 août 2011)

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