Je ne suis pas Valentin !

C'est la saint Valentin. C'est une fête d'obligation. Comme il y en avait dans le calendrier liturgique autrefois (et peut-être encore), Noël, Pâques, l'Ascension, la saint Joseph etc... Dates auxquelles il était interdit de travailler et où il fallait aller à la messe sous peine d'être en état de péché mortel.

Qu'on se le dise je ne suis pas Valentin comme d'autres ne sont pas Charlie. Liberté de conscience et d'expression.

Nos sociétés laïques si promptes à s'offusquer pour un rien honorent un saint : Un moine nommé Valentin dont la légende lointaine raconte que mis en prison par un empereur romain il se prit d'affection pour la fille de son geôlier laquelle était aveugle. Quand on vous le disait que l'amour rend aveugle. La belle toute dévouée à son Valentin bénéficia en retour d'un miracle et recouvra la vue. L'histoire ne dit pas si c'est alors qu'elle se sauva en courant.

Et depuis cette époque la Saint Valentin est devenue une fête d'obligation.
Chacun se doit ce jour-là d'emmener son valentin ou sa valentine au restaurant, de lui susurrer des mots tendres avec la bouche en cœur, de lui offrir des fleurs ou plus si affinités. Les moins pratiquants se contenteront d'un bref sms.

A l'évidence cela fait marcher le commerce et le chiffre d'affaires des uns grimpe pendant que les autres se regardent dans les yeux. Mais cela n'explique pas tout. Pourquoi tant d'entre nous engoncés dans leurs égoïsmes quotidiens et leurs routines sans joie éprouvent-ils le besoin une fois par an de faire allégeance et de participer au rituel ? C'est qu'il y a risque à ne pas le faire !

C'est que l'excommunication n'est pas loin. Pour être admis il faut partager les valeurs communes. Aujourd'hui ce sont celles du cocooning, de la sécurité, du repli sur la famille et le couple. Ça c'est sacré. Valeurs refuge. Il ne faut pas toucher à nos illusions et à nos rêves d'adolescents attardés. Nous communions donc tous dans le miracle de la saint Valentin.

Mais ça, c'est l'affichage. En réalité nos histoires amoureuses sont de plus en plus décousues, nous ne sommes pas fidèles, la durée de vie de nos couples est de plus en plus courte, nous nous marions peu et nous divorçons beaucoup.

Comme il y a le père Noël pour les petits, il y a la saint Valentin pour les grandes fifilles et les bons garçons.

Si vous avez été sages, Tintin-Valentin, le globe trotter qui a de l'amour plein sa hotte passera dans votre cheminée le 14 février.

Bonne saint Valentin !