Je n'en ai qu'une

Edgar Fabar

Mon sommeil s'arrête
La réalité serre
Je quitte ces rêves
Où je me prélasse
Je pense je n'en ai qu'une
Accordez-moi cette jolie brune
C'est un matin
Où la terre me parait loin
Je pense aux champs de fleurs
Aux couleurs qui tapent
A ton œil à ta tête
Aux œillets aux fêtes
Le soleil arrive de sa brousse
à la rescousse, à la bonne heure
Enfin d'humeur chaleur
Je regarde les filets minces
Des rayons se déployer,
Se noyer chamarrés
Ma sœur est là
A côté du bonheur
Assise en tailleur,
ses pensées sont ailleurs
Un tableau de Cézanne
J'aurais pu traverser les mondes
Et les dunes avec trois autres moi
Même sang, même maison
Mêmes saisons
Cela aurait été triste
Sans toi
Je pensais je n'en ai qu'une
La douceur minimale
D'une lumière dressant mes paupières
Ma sœur était là
A côté du bonheur
Assise en tailleur,
ses pensées étaient ailleurs
Un tableau de Cézanne.

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