Je regrette Ben Ali.
khaoulatity
Une chose est sure, cette révolution et tout ce qui s’en est suivi est une véritable claque pour nous tous, moi la première. On y a appris que rien n’est impossible, que le peuple peut être maître de son destin, que « l’union fait la force » n’est pas un dicton tiré d’une fable pour enfants mais un fait réel, nous avons senti, pour la première fois pour certains, qu’est-ce que l’amour patriotique vrai et pur. Nous avons été heureux, tous sans exception ou presque, nous avons été fiers, nous avons pleuré, nous avons été « TUNISIEN » sans aucun autre artifice ajouté à la définition.
Cependant et malheureusement petit à petit une certaine amertume s’est insérée dans les cœurs hier encore si heureux, hier encore si fiers. Pourquoi ? Parce que nous n’avons jamais été éduqués pour être libres, mais surtout pour être démocrates, et cela quelque soit notre niveau intellectuel ou social. Soyons honnêtes et avouons-le.
Beaucoup sont d'accord sur le fait qu'un énorme fossé s'est creusé entre les tunisiens. Personnellement j'ai l'impression que tu dois forcément faire parti d'un clan! La question qui se pose presque est "es-tu avec nous ou avec eux?", qu'importe ce que représente "nous" ou qui sont "eux".
Nous sommes un peuple novice dans le domaine de la démocratie et de la "gestion" de différences, alors peu importe qui nous sommes, quelles idées nous défendons, nous avons la certitude ou la quasi certitude d'être du bon côté. Chacun peut même te citer ses arguments innombrables, et s'étonner de ton incompréhension devant une telle LOGIQUE! « Que tu es stupide cher concitoyen! ». Chacun souhaite que sa Tunisie soit débarrassée de telles personnes, dépourvues de SA moralité qui lui semble être parfaite
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"ILS vont nous mener à notre perte à tous", "wallah helkouha l'blèd", "ti met5alfin", "ya weldi jme3a ma tefhem fil din chay", "t9oul mch moslmin ellotf", « y9oli moslim w mba3ed… », etc. etc. etc. Les exemples sont innombrables, malheureusement…
Alors les « je regrette Ben Ali » et tout ce qui est relatif à cette manifestation, si j’ose dire, de désespoir, se multiplient, beaucoup plus que je ne l’aurai souhaité.
Non, tu ne regrettes pas Ben Ali, ni sa dictature, ni ses vols, ni ses injustices, ni surtout son clan quasi inhumain.
Ce que tu regrettes, c’est le confort d’être contraint de penser/agir/ÊTRE selon un code bien déterminé, imposé, dicté par un seul courant de pensées et de points de vue. Le confort de ne pas faire face à cet AUTRE si dérangeant et si…DIFFÉRENT.
Ce « met5allef/jabri », ou ce « kafer/metbarja ».
Ce que tu regrettes cher tunisien soit disant moderne et progressiste, ou cher musulman proclamé protecteur de Dieu, c’est le fait de ne pas avoir à apprendre le respect et l’acceptation mutuelle, parce que vois-tu il s’agit d’un exercice bien éprouvant, dans tous les sens du terme.
Et non, je ne prétends nullement être un modèle d’ouverture d’esprit qui, je me permets de le rappeler, ne se mesure ni au pourcentage de parcelles de peaux que tu permets de laisser entrevoir, ni au nombre de verres que tu t’envois dans une soirée « branchée ». J’essais juste de ne juger ce « barbu » me rappelant à « l’ordre » quand je le rencontre dans la rue, que le jour où je serai moi-même capable de voir un niqab ambulant et pouvoir me rappeler que sous cette « chose » existe bel et bien un être humain…
Pour finir cette « idée », je vous laisse méditer sur cette anecdote :
Un couple se disputait violemment devant une tierce personne. Chacun accusait l'autre de leurs problèmes, armé d'argument solides. C'est là qu'intervint celui qui regardait la scène "et si à la place de tu, vous entamez vos phrases par JE?"...
Un conseil bien précieux! Et si chacun de nous décidait de descendre un peu de son piédestal et se remettre en question plutôt que de ne regarder que "l'accusé" en face? Qu’arriverait-il selon vous ? À méditer…
Essayer de comprendre l'autre c'est la vertu même d'un démocrate, cette vertu est extrêmement difficile à appliquer quand l'autre en face n'écoutes pas. Et rester non-violent face à la violence est l'exercice le plus difficile qui soit. J'espère que les tunisiens vont se retrouver, mais les clivages sont là, tout comme ceux qu'il y a en France, qui sont maîtrisés jusqu'à présent mais peuvent éclater aussi d'un coup à cause des injustices. les gens réclament la justice partout dans le monde, elle leur est refusée pour des intérêts sordides
· Il y a plus de 11 ans ·arthur-roubignolle
personellement, je n'aime pas le mélange religion-politique. Je trouve que c'est malsein et qu'il n'y a rien de mieux pour manipuler le peuple et lui faire gober les plus incroyables bêtises.
· Il y a plus de 11 ans ·dans le cas de la Tunisie, c'est ce qui se passe!
Mais ce texte ne parle pas de politique, autant qu'il parle du peuple, les religieux conservateurs qui ne cessent de pointer du doigt les moeurs légères des "autres", et les ouverts d'esprit qui s'avèrent ne pas être aussi ouverts que ça face aux "autres".
khaoulatity
il n'y a pas de démocratie où la religion domine , c'est un fait que personne ne dénonce sauf Marx Mais lui se gourrait aussi sur l'esprit humain alors???
· Il y a plus de 11 ans ·franek