Je suis, Pomme artichaut sur coulis chocolat...
pomme
Synopsis :
Une Pomme. Des histoires de mecs, de love, de kiff, de fesses, sur fond « Paris »… Une XX fraichement parisienne, des histoires de cœur en pagaille, un bilan pas folichon, et un verdict de répétition.
Jeune chroniqueuse, croqueuse d’Homme et cœur d’artichaut ne font pas bon ménage. Après gouffre amoureux, panne d’écriture, exil provincial, ou fiasco total. Pomme décide de reprendre la route de la rédaction, tel un chemin de croix… Histoire de remettre un peu d’ordre dans une vie un peu bancale.
Un psy, une rédac’ chef un peu barré, un sujet contre éthique romantique, des XY numérotés, des cafés, l’harcèlement téléphonique d’un banquier, une carte bleue fumée, du rouge carmin, des louboutins, un dictaphone, « What else »…
Texte :
« Fuck ! »
Et le bip assourdissant du métropolitain parisien retentit alors. Lèvres carmin pincées, elle mit la main sur sa frange désinvolte pour y remettre un peu d’ordre. Il fallait bien cela, après un tel sprint, pour dévaler les quelques soixante quatre marches avant d’atteindre les quais de la station Montmartroise !
Elle s’esclaffa d’un coup, sur l’absurdité de ces quelques dernières minutes. Telle une Marie-José Pérec perchée sur Louboutins. Elle dévalait les marches quatre à quatre pour éviter l’accumulation d’un retard involontaire, et attraper le premier métro qui la mènerait à bon port. Comprenez que le choix du trench, marine ou camel, était le moment décisif de la journée qui s’annonçait…
D’un air béat, plusieurs passants la regardaient s’éloigner dans les couloirs souterrains. « Clac-clac-clac… » les fameuses semelles rouges rythmaient ses pas précipités. De loin, elle aurait pu se qualifier haut la main pour la course d’escarpins!
Bientôt, le sol trembla légèrement. Elle avait toujours cette sensation, quand elle passait la hauteur des 8 cm de talon. La rame s’arrêta, après un freinage bruyant, sur les rails encore échauffés par le métro précédent, loupé. D’un geste assuré, elle leva le loquet pour permettre l’ouverture des portes, et s’engouffra dans le wagon, s’installer alors sur le premier carré gauche dans le sens de la marche. Reprit en main son sac créateur, dégoulinant sur le haut de son bras, l’ouvrit brutalement pour vérifier si ces outils de travail n’avaient pas disparus depuis le départ précipité de la maison. Elle dégaina d’un coup son rouge à lèvres écarlate, et le petit miroir de poche, trouvé lors d’une brocante, un rude matin d’hiver. Et s’empressa de redessiner le haut charnu de sa bouche.
Soudain, le gadget dans sa poche droite se mit à sonner, à tut tête, l’hymne tout particulier d’Adrienne « J’veux un mec, J’veux un mec… ». Elle sentit alors les regards d’une mini population ferroviaire se braquer sur elle, tout âge confondu, dont un 3éme âge indigné !
Rouge de honte, elle prit l’objet du délit sauvagement.
« Allo ! Oui, j’arrive… Oui je sais, je suis en retard… Après tout, ça fait toujours bon genre d’être en retard… Non, ce n’est pas professionnel, je sais… Oui… Non… Je trouve ça glamour ! Il y a le quart d’heure de politesse… Si si si je t’assure, ce n’est pas vieux jeu ! … Ok. Je fais au plus vite… Déjà arrivé ? 11h00? Bon, j’ai encore 13 minutes devant moi… Tu sais bien que je réussis toujours à me faire pardonner… Je raccroche, j’arrive à la station de métro… Oui, je t’appelle après l’entrevue, 45 minutes montre en main… Bye ! »
Elle glissa le doigt sur l’écran tactile pour clore la conversation avec sa boss, leva les yeux, et s’aperçut alors que, le wagon tout entier l’écoutait, les messes basses fusaient… Elle remit de l’ordre dans sa tignasse brune, seul moyen de contenance. Baissa la tête pour se cacher tant bien que mal derrière sa frange, et fût prise d’un léger rictus. C’est vrai, après tout, avec de telles bribes de conversations, ses voisins devaient s’imaginer bien des scénarios plus cocasses les uns que les autres…
Après 8 arrêts, avec environ 53 secondes d’écart approximatif entre 2 stations, son calvaire s’arrêta enfin.
Elle prit littéralement ses jambes à son cou pour s’échapper au plus vite de cette situation toute particulière. Bondit hors de la rame. Accéléra le pas, pour prendre les escaliers sur la droite, à l’encontre du chemin normalement destiné aux voyageurs, pour quitter les quais aussi rapidement que possible et éviter le banc de touristes agglutinés aux escalators un peu plus loin dans la station.
Tous les jours, elle s’obligeait à prendre les escaliers. Elle montait les marches deux à deux sur la pointe des pieds, remplaçant alors séances hebdomadaires de coaching sportif, salles de sport « Chic & Trendy », et crème caféine, synonyme de gouffre financier…
Après soixante trois marches grimpées, un couloir, puis douze marches encore, des portes battantes, un deuxième couloir, puis une dernière ascension vers la lumière du jour, et elle se trouva enfin place de la Concorde, sortie rue de Rivoli, croisement rue Saint Florentin. Traversa d’une hâte la rue sur le passage clouté, cadence maintenue. La semelle rouge atteignit enfin le trottoir pavé. Stop. Elle s’émerveilla quelques secondes sur la vue de l’axe, mythique. Tuileries, Tour Eiffel, Concorde et au loin, Arc de Triomphe surplombant Champs Elysées... Un sourire se dessina alors sur son visage, légèrement rosé par la brise encore fraîche du printemps naissant.
D’un geste assuré, elle remonta le col de son trench, noua le petit carré de soie imprimé autour de son cou, trifouilla l’intérieur de son sac, pour attraper le dernier achat optique New-Yorkais estampillé « Rock and Republic ». Elle posa ses lunettes sur son nez mutin et prit la direction du Louvre d’un pas pressé. Sa silhouette longea alors le Jardin des Tuileries sur environs deux cent cinquante mètres. A une vitesse folle, ponctuellement, elle lançait un regard sur la trotteuse de sa montre et cherchait déjà milles et une excuses plausibles pour pardonner un retard plus qu’indécent. Clouer le bec de son interlocuteur d’entrée de jeu, ça, c’était son affaire. Histoire d’avoir, comme toujours, toutes les cartes en main, et la perspective d’une jolie entrée en matière.
Sur sa trajectoire, elle interloqua plusieurs passants, des curieux sûrement, qui se demandaient "pourquoi des solaires par ce temps grisonnant" ? Pourquoi un tel empressement ? Pourquoi cette allure sortie tout droit d’un film noir & blanc digne d’un classique Hitchcockien?
Sa respiration s’accélérait, elle était en retard. 11h12. Douze minutes de retard.
Elle essaya d’attraper quelques bribes de souvenirs dans sa mémoire, histoire d’être la plus efficace possible : détails personnels, pseudo, anecdotes échangées… Non, rien ! Rien ne lui revenait à l’esprit.
Après les arcades, la place du Palais Royal se dessinait au loin. Quelques mètres plus tard, sur sa droite, la Cour Carrée. C’était un de ces endroits tous particuliers… Vous savez, de ceux qui vous pincent le cœur ! Des flashs vous reviennent en tête, comme ça, sans prévenir, et vous retournent l’estomac. Il y a une sorte de nœud qui se fait à l’intérieur, on a le souffle coupé, les mains moites et on détourne le regard. Parfois même, sortis de nulle part, il y a une odeur, une intonation, une voix qui résonne, un état d’esprit. Un souvenir « Bobo » comme elle avait l’habitude de les nommer.C’était ça, la Cour Carrée, pour elle.
Croisement tant attendu avec la rue du Louvre. Enfin le calvaire des Louboutins allait cesser ! Elles n’avaient pas épargnés la moindre superficie de voute plantaire. Souffrante à 11h17, d’un mal de pieds digne d’un 19h32… Quelle Poisse !
Bizarrement l’angoisse était retombée, le rendez-vous serait le super-héro sauveur de petons! Conclusion paradoxale se disait-elle. Comptant secondes, décomptant derniers mètres, qui lui restaient alors… Elle aperçue non loin la silhouette épuré du auvent « Le Fumoir ».
11h21. Vingt et une minutes de retard. Peut-être plus rien. Peut-être qu’une simple lignée de quelques voyelles et consonnes sur un bout de papier l’attendait, de type feuille d’addition indéchiffrable. C’est bien connu, le chromosome masculin a toujours une bien médiocre écriture, ou pire, des pattes de mouche.
Elle s’imaginait déjà devoir dégainer son téléphone, appeler sa boss, environ 27 minutes plus tard après le premier coup de téléphone matinal, en lui disant que la mission avait échouée, pour une histoire de trench à la noix. D’autant plus, après réflexion faite, le marine aurait était plus d’actualité vu les circonstances climatiques… Il commença tout juste à pleuvoir.
Il était là. À la terrasse. Sous le auvent.
Le Rendez-Vous !
Elle se dirigea d’instinct vers lui. D’un geste précis, elle tira la chaise vers elle pour créer l’espace adéquat et y faufiler son corps de liane. S’assit alors, restant silencieuse, telle une carpe. Jeta un œil dans son sac, et sorti ces outils un à un. Un calepin vieilli, qui débordait de petits papiers, des rouges, des roses, à carreaux d’écoliers ou encore, de simples feuilles blanches… Il attira son attention. Puis un feutre fin noir, son fétiche, elle trouvait que l’écriture était toujours plus jolie avec celui-ci. Et enfin, son dictaphone.
Clic.
« Pomme. »
« XY n°1. »
Hello Pomme,
· Il y a presque 14 ans ·bonne chance ! Elle déménage votre histoire... Bonne chance ! Un rythme comme ça, j'espère que cela va séduire les jurés.
Qui sait ,avec beaucoup de chance (et même plus), nous pourrions nous retrouver au second tour... Mais vu tous les professionels inscrits, je suis un peu pessimiste, pour nous les débutants...
Peu importe le résultat, prévenez-moi lorsque vosu aurez achevé ce roman, d'accord ?
Christophe
christophe-prat
2nd Round Bientôt! ;)
· Il y a presque 14 ans ·Merci pour vos messages...
Pomme
pomme
2nd Round Bientôt! ;)
· Il y a presque 14 ans ·Merci pour vos messages...
Pomme
pomme
J'aime beaucoup également cette écriture énergique. ça donne envie de lire la suite !
· Il y a presque 14 ans ·mls