Je suis sourd

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On entend bien souvent s’élever les cris d’amour,

Ils viennent des jeunes voix de ceux qui savent vivre.

Ils s’offrent des œillades, des promesses de toujours,

Echangent des baisers qui les laissent fous et ivres,

Mais, moi je les ignore : je suis sourd, je suis sourd.

 

On entend le soir s’élever les berceuses,

Litanies rassurantes, chantées d’une voix tendre

C’est la voix que les mères offrent à la vie précieuse

Qui calmera ses pleurs s’il veut pouvoir l’entendre.

Moi, je ne l’entends pas. Je suis sourd, je suis sourd.

 

Je ne sais plus entendre ce qui en vaut la peine.

Mon ouïe est intacte, mais mon cœur engourdi.

M’arrachant à l’amour, pour m’offrir la haine,

Ce fût le désespoir qui un jour m’assourdit.

 

Le bien m’est étranger, même au son des tambours

Je ne l’entendrais pas. Je suis sourd, je suis sourd.

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