Je suis un homme con pressé

Les filles jeunes, arrivent en juste au corps fluo, genre « Astuvumonbôcul ». Les filles vieilles, arrivent  en blouse de ménagères, genre « Plurienamettre ».

Moi, je me suis fait une panoplie yogi avec un vieux drap, façon change complet. Puis, comme il me restait du tissu, je me suis confectionné un turban dans le même imprimé nounours de nuit. Très seyant !

Dans la rue, les gens se retournent sur moi, certes quand je me rends à la salle de sport. Ils doivent se dire, « Lui, c'est maître yoga. Où je ne m'y connais pas ! » Les autres, plus nombreux, mais que par le nombre, « Encore un taré, mais dans quel Monde, vivons-nous, voyez-vous ? »

Déjà, que j'avais impressionné avec mon costard, j'ai enfoncé le clou avec ma position particulière de « l'arbre de vie ». Debout sur un pied, l'autre derrière l'oreille et le dernier dans les narines. Ils m'ont ramené chez moi en brouette.

Deux heures plus tard, après le temps de me dénouer et de changer de tenue, costard alpagua avec reflets vomis frais en rendu, j'enchaînais directement avec une séance d'initiation aux « Alcooliques Anonymes ». Comme je suis novice-profane, j'observe en écoutant.

-         Je m'appelle Bernard et je suis alcoolique anonyme de père en fils depuis les croisades.

Ecouter, n'empêche pas de poser des questions.

-         Félicitations ! Mais en tant qu'aide et assistance aux alcooliques, vous n'auriez pas la recette du Mojito ?

Je me suis fait virer, Ils m'ont pris pour un cadre commercial de chez Ricard.

Ça m'arrangeait, car j'étais un peu juste pour mon premier cours de parachutisme en chute libre. Je n'ai pas fait d'étincelles. Je n'ai pas été à la hauteur, que des positions à la con sans aucun style, avant de m'exploser sur le sol d'atterrissage. Heureusement que j'avais eu la présence d'esprit d'ouvrir mon parachute, après-coup. D'homme pressé, je suis passé à homme compressé, obédience César, le sculpteur, pas l'Avé.

Bref, j'enchaîne, pas de temps à perdre ou je serai en retard à mes funérailles.