Je suis une terrasse

rikodak

Comme un abri de lumière, comme une oasis de douceur, je suis la vie que l’on chante, je suis la poésie que l’on écoute. Un océan de plaisir qui se savoure le jour, enrubanné des rayons du soleil, ou la nuit, enflammé par la danse des étoiles. Souvent l’on m’habille de mille atouts, du mobilier, des tissus, mais pour aguicher les regards je ne me fie qu’à moi, moi et mon ilot de tranquillité, moi et mon cortège de beauté. Je suis le contraire d’un immeuble, je me dessine tout en fluidité, tout en légèreté, si près, et pourtant si loin du paysage urbain. Je suis un rêve, que dis-je, une illusion que l’on n’ose à peine envisagée, une possibilité qui se dessine à l’ombre des jardins en fleurs. Là, dans les bras de la nature, je renais à chaque baiser de printemps pour jouer ma partition : une musique qui égaye les cœurs, un orchestre de bonheur qui fait pousser les plus folles envies.

Je suis aventure. Avec moi l’ailleurs est un quotidien, un rêve apprivoisé qui exalte les jardins secrets et l’évasion. Contrairement à mon collègue du dedans, je suis tout extérieur, un pont entre ciel et terre où le présent dit bonjour au futur, où le passé murmure des souvenirs. Ici pas de limite, je donne vers le lointain, là où les rêves sont toujours à portée d’encablure, là où l’indécence est de ne pas croire.

Je suis voyage. La nuit, le jour, mes journées se conjuguent toujours au singulier. Unique, je suis un pays sans nom, sans frontière. Un pays qui fait rire et songer, un pays qui donne envie de vivre et de sourire. Un pays où il fait bon se perdre et regarder le temps passé. Un pays où les heures ne sont plus que des parfums, que des sucreries que l’on ne peut s’empêcher de gouter.

Je suis ce rempart à la morosité, je suis ce donjon de quiétude, je suis ce bonheur à porter de main, je suis… je suis une terrasse. 

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