Je traîne ma vie comme un rat mort

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Je traîne ma vie comme un rat mort.  Ce n’est pas faute d’avoir voulu faire de celle-ci une œuvre d’art. Mais je m’y suis vraiment mal pris. Je ne devais pas avoir les bons pinceaux en main pour lui  donner  une jolie couleur. Mes parents sont les premiers fautifs de ma situation de débris humain. A ma naissance, ils ne m’ont pas donné le bon mode d’emploi. Je les soupçonne fortement d’avoir volontairement changé ma feuille de route dès qu’ils ont vu ma tête de têtard. Bon. C’est vrai, quand j’étais petit, j’étais vraiment moche. Et le temps, comme tout le monde le sait, est un agent destructeur. Il m’a fait atteindre le territoire de la laideur pathologique que peu de gens atteigne sur cette terre. Comme le sort s’acharne parfois sur certains plutôt deux fois qu’une, j’ai ajouté à mon aspect physique ingrat un état de chômeur avancé. En effet, ne pas avoir d’emploi, est, pour moi, un véritable état, de ce genre de pathologie que l’on traîne comme un boulet. Je suis un chômeur, un vrai, depuis des années-lumière.

Un chômeur laid, quelle plaie, n’est-ce pas ? Je vous l’accorde volontiers. Il est des destins que l’on rêve d’oublier. Alors, voilà pourquoi, je traîne ma vie comme un rat mort.

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