Jean-Louis Murat

Nouveau texte, nouveau film, souvenir d'une vieille image sous la pluie, c'est beau, romantique, c'est passé mais toujours j'y repense quand je passe dans la belle allée bordée d'arbres et de voitures garées. Jean-Louis Murat est mort, vive Jean-Louis! J'aimais bien ce dingo plein de poésie et de provocation mais ses chansons si belles m'ont toujours bercée, m'ont toujours laissé en suspend au-dessus d'une falaise de coton sur lequel tomber, on ne se casserait même pas la figure puisque tout est doux, tout givré. Col de la croix Morand, Sentiment nouveau, Si je devais manquer de toi, et tant d'autres chansons et pas de moindres, les plus douces celles avec qui on se balance le plus mais comment faisait-il pour écrire de si belles pièces musicales? Est-ce l'Auvergne, le génie, le talent? Il n'aimait pas l'époque dans laquelle il vivait, ça nous fait un point en commun... Il disait que c'était une "malédiction" de vivre à cette époque-ci... Le terme est fort, de toute façon les poètes ressentent très fort les émotions... Non, il ne s'est pas donné la mort, c'est une embolie pulmonaire qui l'a emporté à 71 ans.

Nouveau texte, nouveau film, souvenirs d'été ou d'hiver, travailler son jardin intérieur, secret comme une confidence qu'on ne fera peut-être jamais. C'est le principe des secrets mon ami. Jamais je n'ai écouté ces interviews au vitriol où Jean-Louis critiquait beaucoup de personnes du show-biz, à quoi bon? N'empêche qu'il a compté pour beaucoup de monde, ça je le sais. C'est la force du poète de compter pour les gens qui le lisent et le chantent comme ils "fréquentent la beauté tout le mois de juillet".