S'abandonnant à l'ivresse de la nostalgie, pendu à la corde de leur passé. Certains individus se raccrochent à un instant absolu, là où le rêve se mêle à la réalité. Là où les fantasmes s'incarnent. Là où leur vie s'est perdu à tout jamais.

Je crois que je fais partie de ces gens là, et je crois aussi, que l'un des responsables est Tom Waits, et la chanson Jersey Girl de l'album heart attack and wine .

C'était un 1ere rendez vous avec une petite blonde aux yeux bleus. Assis sur les marches de l'église Rue Sully, du 6eme. Elle a lancé l'album heartattack and wine sur son portable. Nul doute que, (et ici plus encore) que la musique remplace tout les discours.

Un type à la voix rauque, brulé à l'acide, qui chante comme si il était coincé dans les entrailles d'une âme déchiré. Le chanteur Tom Waits, au souffle rivalisant avec l'ébranlement vibratoire d'une rail de chemin de fer, traduisait le chaos de notre monde intérieur.

En plein cœur de ce quartier bourgeois. Autour de nous, régnait une ambiance de fond de bar. Sur une instru minimaliste de guitare et de basse, cet ivrogne dandyesque braillait ses complaintes.   Une mélodie, douce, en contraste avec cet interprète agonisant a  été cette berceuse donnant naissance à un instant magique.

Parce que Tom waits, dans son art, à peut être fait ce que seul les génies savent faire : transformer le désespoir de l'être en un théâtre infini de poésie et de rêverie.

Un whisky, du coca, une cage d'escalier, un sol glacé, une nuit torride, une blonde de faïence et complétement camé... voila où ma vie s'est arrêtée, suspendu à un rêve. (7/10)