Jeu de piste...

cerise-david

Je suis là, immobile. Et le rideau se lève comme mon sourcil rebelle. Se sépare en deux et glisse le long de la scène. Tous les protagonistes sont là, attendant la chute. La fin. Y'en a-t-il une ? Quand tous les mensonges tombent leurs masques. Quand les secrets se révèlent… aux malheureux bernés.


Quelques mois auparavant, ou bien des années. A vrai dire j'ai la sensation de toujours l'avoir connu… Quelques instants plus tôt, nos regards se croisaient. C'est la fille que personne n'aime car personne n'arrive à la cerner. C'est la fille qui se fout de tout, des règles, de la hiérarchie, c'est la fille venu offrir sa vie au plus grand frisson. Jusqu'à sa prochaine dose d'adrénaline… Il a fallu que çà tombe sur moi. Oh, je n'étais pas le seul à graviter dans son jeu d'attraction. La belle se testait sur la population masculine… et on se laissait tous caresser juste là, derrière l'oreille. Là où la peau s'affine à tel point que çà en devient indécent, frissonnant. Elle nous aimait tous, pour différentes raisons… elle nous aimera toujours dans le fond. J'ai toujours cru en sa sincérité derrière ses longs cheveux et son regard de pommée que tout effraie… Non vraiment, elle était si forte pour nous faire sentir le seul, l'unique. Elle appuyer doucement de ses dix doigts sur notre corps gourmand… on en redemander chacun notre tour, de sa sensualité. Cette façon de se gratter le nez quand elle réfléchit…. De sourire au lieu de répondre aux questions… elle le savait même pas que son charme fou opérait, elle demandait toujours si on la trouvait belle dans ses robes mi cuisses, dans ses bottines qui lui dessinaient le mollet, dans ses jeans qui moulaient son petit cul. Et on se tenait les couilles d'envie… Enfin, elle nous tenait. Rires. Quand on y repense on peut que en rires, d'avoir été aussi niais. Elle tournait et retournait sur ses pas et nous on suivait. On se croiser sans se poser de questions… on laisser des traces comme un jeu de piste pour le prochain piégé, on lui volait un baiser, un carré de peau, une dent de lait. On lui volait sa force, on la grignotait doucement et elle se laissait faire. Elle avait besoin de çà pour se lever le matin, être rayonnante et nous faire fondre encore. Comme le dernier carré de chocolat… entre ses doigts. Quand elle plongeait en vous et vous lisez à cœur ouvert… elle été doué pour vous trouver malgré vos cachettes. Elle savait qu'elle n'était pas la seule dans nos vies. Elle, la seconde pour nous… sauf pour un… qui finira par oublier qu'il a été le seule à l'aimer sans savoir qu'il la partager… je crois qu'il lui pardonnera. Elle est pas faite pour être seule. Comme un enfant elle a peur dans le noir…. Elle se cache sous les draps croyant que le croquemitaine viendra… alors on a rempli ses nuits pour chasser ses cauchemars, elle a mis fin à nos doutes un soir de janvier. Elle nous a réunis… Trois puis quatre… on se doute que tous ne sont pas venus… trop dur d'avaler la pilule d'avoir été berné. Elle était là face à nous…. On savait. On la dévorer de l'intérieur… on avait peur. Elle a souri une dernière fois, et elle a refermé la porte du bar. Nous laissant seuls et cons. Y'avait une enveloppe à nos noms sur la table. Chacun avait la sienne. J'ai jamais ouverte la mienne, je sais ce qu'elle contient…

 

Nos souvenirs… et c'est mieux comme çà.

Signaler ce texte