John Lee Hooker

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Né en août 1917 à Clarkdale (également ville natale de Sam Cooke et de Ike Turner), d'une famille très pauvre de onze enfants, John Lee Hooker est le petit dernier de cette fratrie.

Dans la famille, la seule musique que connaît le jeune John est le gospel. Normal, son père est pasteur.

Le gospel laisse place au blues lorsque les parents de John divorcent. Son beau-père, ouvrier le jour, est chanteur de blues la nuit.

A 15 ans, quand John perd son père, il s'enfuit du foyer familial et ne reverra plus jamais sa mère et son beau-père.

Après s'être arrêté dans plusieurs villes, il finit par poser ses maigres bagages à Détroit, où il décroche un poste dans une usine de montage d'une firme automobile. Le soir, il joue dans les bars de la ville. Mais difficile pour le jeune musicien de se faire entendre dans le bruit ambiant, surtout quand d'autres groupes jouent en même temps. Il décide alors de se faire entendre avec une guitare électrique. Un disquaire le remarque et le présente à un producteur. Il enregistre alors son premier morceau en 1948 Boogie Chillen, qui s'écoule à un million d'exemplaires.

John enregistre seul, sans accompagnement. Ses seuls instruments : sa guitare, sa voix et une… capsule de soda collée à la semelle de sa chaussure pour marquer le rythme, suffisent. Mais loin pour subvenir à ses besoins. Ils dupliquent alors ses morceaux, en y ajoutant quelques changements, multiplient les pseudos et proposent ainsi ses “nouvelles” compositions afin de décrocher plusieurs contrats. Mais le marché est dur. Plus encore, lorsqu'on est afro-américain à cette époque. Les “blancs” n'ont pas accès au blues et à cette période, les “noirs” préfèrent s'intéresser à un nouveau style plus rythmé, plus dansant qui débarque sur les ondes : le rhythm and blues. Même si la carrière de John stagne, il continue à composer. Beaucoup même. En 1962, il sort son titre le plus connu, Boom Boom.

La renommée va venir avec une vague de nouveaux musiciens venus de Grande-Bretagne. Les Rolling Stones, Eric Clapton pour ne citer qu'eux, vont s'emparer du blues, le sortant du milieu afro-américain et permettre de (re)découvrir de nombreux bluesmen, dont John Lee. Il fait partie de la tournée “American Folk Blues Festival”. John est agréablement surpris de l'accueil qui lui est fait. Il acquiert enfin une reconnaissance mondiale.

En 1980, on le retrouve dans les “Blues Brothers”, où il interprète son plus gros succès Boom Boom.

Neuf ans plus tard, il enregistre The Healer accompagné d'une multitude d'invités comme Carlos Santana ou Keith Richards. L'album est récompensé l'année suivante par le Grammy Award du meilleur album de blues.

Installé à San Francisco dans les années 70, John ouvre un club de blues appelé le “Boom Boom Room”. L'établissement existe toujours. C'est aujourd'hui une salle de concerts où se produisent de nombreux artistes tous styles confondus.

Affaibli par la maladie, John Lee Hooker s'éteint le jour de la fête de la musique, le 21 juin 2001 à l'âge de 83 ans.

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