Jour de chance
clemy
Je n'ai pas pas tout de suite compris ce qu'il s'était passé. Il n'était pourtant rien arrivé à mon compagnon. Il s'était approché, méfiant, car le vent faisait claquer les fines bandes blanches détendues entre les piquets. Ses naseaux ont ronflé. Après avoir relevé la tête, il a jeté un coup d’œil de l'autre côté des fils, où une belle herbe verte, recouverte de la fraîche rosée du matin, jonchait le sol. Il a hennit vers ceux des nôtres qui avaient déjà traversé et qui goûtaient déjà aux tendres pousses jusqu'alors épargnées par nos durs coups de dents, et avait enjambé la clôture altérée. Ça avait été pour lui un jeu d'enfant. Il aura fallu que je sois plus maladroite. Un fin fil de fer, difficile à discerner dans la semi-obscurité du petit matin, zigzaguait entre les bandelettes, vidées de cette magie noire qui d'habitude nous empêchait de partir explorer l'autre coté de notre prairie. Auparavant, si notre bout du nez imprudent effleurait par curiosité la maudite frontière, survenait ce désagréable choc qui se propageait les long de chacune de nos vertèbres et jusque dans la corne de nos sabots.
Confiante, je m'engageai à la suite de mon compagnon. Le vent soufflait fort et j'avais à peine fait un pas lorsque soudain, les fils infernaux se sont mis à danser en sifflant devant mes yeux. Apeurée, je sursautai et trébuchai. Je me relevai pour fuir devant le danger. Je bondis en arrière sans remarquer dans ma détresse que le petit fil de fer détendu s'était enroulé autour de mon paturon. Il ne voulait pas me laisser partir. La panique m'a envahi. Je reculai, me débattis, mais ma jambe restait paralysée par le diabolique métal. Je persistai. Il commençait à presser douloureusement mon pied. Mais je ne pouvais pas rester ici, il fallait fuir ! Je tirai encore, et la pression désagréable du fil sur mon paturon devint un cisaillement insupportable. Je me cabrai, et une douleur aiguë foudroya mon pied. La chose avait pris le dessus et m'agrippait toujours. La terreur voilait mon discernement. Je ne distinguai plus l'herbe, ni mêmes mes compagnons. Je ne voyais plus que ce bout de métal sans pitié qui m'avait fait prisonnière. Il fallait à tout prix que je lui échappe.
Tout à coup, une ultime secousse eut enfin raison de sa résistance. Dans mon élan, libérée de son emprise brûlante, je m’affaissai sur mon arrière-train, puis fis volte-face et en un éclair détalai sans un regard vers mon agresseur qui peut-être me poursuivait déjà. Je me ruai vers le fond du pré vers le petit bois et me faufilai entre les arbres qui allaient me cacher de la vue du dangereux prédateur.
Ce n'est qu'une fois certaine d'être en sécurité que je m'arrêtai enfin. Mes membres tremblaient. Une fine mousse de sueur blanche mouillait mon poitrail. Mes poumons, exténués par l'effroi qui s'était emparé de tout de mon être, expulsaient par saccades l'air froid du matin. J'en respirai une grande bouffée. Enfin, je pus écouter le silence paisible qui m'enveloppait. Le soleil allait bientôt se lever, et mes oreilles frémirent en entendant le chant matinal des oiseaux. Ce n'est qu'enfin calmée que je pris conscience de la brûlure qui enflammait mon paturon. L'odeur désagréable de mon propre sang me pinçait les naseaux. Celui-ci giclait continuellement de la plaie et s'écoulait sur le sol.
Cela faisait quelques heures déjà que je me tenais immobile. La faible lueur de l'aube avait laissé place à un soleil certes timide mais qui annonçait une chaude journée. La douleur s'était transformée en une onde de chaleur qui se répandait dans ma jambe. De petites pulsations envoyaient toujours des giclées de sang hors de l'ouverture, et celles-ci venaient alimenter la flaque rougeâtre grossissant sans fin autour de mon pied. Un engourdissement irrésistible avait gagné mon corps tout entier. Enfin libérée de l'emprise de la clôture meurtrière, je me sentis d'abord apaisée, puis j'eus la sensation que mes forces commençaient à diminuer. De diverses courbatures criblaient mes muscles, ma tête devenait insupportablement lourde et une pesante fatigue s'empara peu à peu de moi. Je me doutais de ce qui pouvait se passer si jamais la source de mon liquide vital venait à tarir. Impuissante, je fermai les yeux en me laissant bercer par la douce faiblesse qui me gagnait petit à petit.
« Ouréa ! »
Je repris brusquement conscience en entendant le nom par lequel on avait l'habitude de me désigner. J'étais restée debout, les abords de la mare rouge à mes pieds s'étaient asséchés, mais mon sang coulait toujours et son fumet amer pénétra à nouveau au plus profond de mes naseaux. Mes oreilles s'étaient dressées d'elles-mêmes et dans un regain d'énergie, je relevai la tête.
« Ouréa! »
L'appel se faisait plus proche. Une pointe d'inquiétude émanait de cette voix familière qui, de toute évidence, attendait comme à chaque visite une réponse de ma part. Oubliant un instant l'état végétatif dans lequel je me trouvais, je me tenais droite, attentive. Enfin je distinguai ma cavalière qui s'approchait de moi à pas pressés.
« Ouréa! »
Un gai hennissement naquit presque indépendamment de ma volonté du fond de mon ventre. Il brisa le long silence qui jusque-là avait à lui seul tâché de répondre aux appels incessants de ma compagne. Lorsque celle-ci m'aperçut, un intense soulagement éclaira ses pupilles. Elle me sourit, visiblement ravie de m'avoir enfin dénichée.
« -Alors, ma belle, que fais-tu donc si loin de... »
C'était comme si on avait entaillé sa chair. La fissure me rappelait ces volcans baveux qui crachent leur substance rouge et brûlante, que le cœur de la Terre expulse à chacun de ses battements hors du cratère. Sauf qu'ici, c'était le cœur de ma jument qui faisait gicler le sang à l'air libre et qui répandait sous son pied une mare de lave, tel un sablier comptant le temps qu'il fallait à l'éruption pour tarir la source de l'ardent liquide.
Il m'avait fallu plus d'une quinzaine de minutes avant de la trouver. Parce que mon père, qui me conduisait au centre équestre, devait se rendre en ville en fin de journée, j'étais exceptionnellement débarquée à neuf heures ce matin-là, plutôt qu'au cours de l'après-midi comme à mon habitude. L'écurie était déserte, le club étant fermé pour congés d'été et les chevaux profitant paisiblement des beaux jours dans le grand pré qui leur faisait oublier les mors froids qu'on leur cognait contre les dents, les mains trop dures des jeunes cavaliers et les coups de talons à répétition qui leur cognaient les côtes.
Laissée seule pour retrouver ma jument, j'ai fait le tour de la pâture vallonnée et vérifié sa présence auprès des autres chevaux à l'intérieur mais également en dehors du vaste enclos. En effet, les brins blancs des clôtures, abandonnés dans un état plus que déplorable et sans électricité, se laissaient porter par le vent et semblaient esquiver malicieusement les piquets qui devaient servir à les retenir, ce qui permettait aux plus gourmands des herbivores de se glisser de l'autre côté du pré, afin de brouter l'herbe plus abondante qui jonchait ses abords. Je soupirais en constatant que le responsable du centre équestre n'avait toujours pas entrepris de remédier à cette situation honteuse, qui permettait depuis plus d'une semaine aux chevaux d'enjamber régulièrement les inutiles fils. Je ne pris d'ailleurs pas la peine de rentrer dans la pâture ceux des animaux qui s'étaient échappés. A quoi bon d'ailleurs, puisqu'ils pouvaient s'octroyer la liberté d'aller et venir comme bon leur semblait ?
Seule celle que je cherchais demeurait introuvable. Il n'y aurait pourtant eu aucune raison qu'elle décide de s'en aller alors que le tout le troupeau, la sécurité de l'écurie et le silo à granulés se trouvaient à proximité. Après l'avoir longtemps cherché auprès de ses congénères, je me mis à inspecter le petit bois au fond du pré. L'inquiétude me gagnait quelque peu. Je descendis la petite côte. J'appelais son nom. Une fois, plusieurs fois. Soudain, un hennissement retentit et j'aperçus entre les branchages sa robe couleur caramel. Bien qu'un hennissement joyeux adressé par un cheval à son cavalier ne puisse que ravir le cœur de ce dernier, je demeurais perplexe. Il n'était pas dans les habitudes d'Ouréa de m'accueillir de la sorte.
Pourquoi me réponds-tu, ce matin ? D'habitude, à mon arrivée, tu m'accordes tout au plus une paire d'oreilles qui se pointe vers moi, tandis que tu te hâtes à arracher entre tes dents les derniers brins d'herbes auxquels tu auras droit avant la fin de l'exercice quotidien que je te ferais subir, et que tu juges si inutile. Pourquoi me regardes-tu fixement, ce matin, l'air surpris avec une expression dans tes yeux que j'ose interpréter comme de la joie, comme un soulagement de voir arriver celle qui t'arrachera à la douce quiétude de ta vie au pré pour te faire subir un travail auquel tu ne vois aucun intérêt ?
« -Alors, ma belle, que fais-tu donc si loin de... »
Le soulagement que m'avait procuré sa vue et qui m'avait permis de prononcer le début de ma phrase était subitement anéanti, car en baissant les yeux, je les vis. La flaque qui couvrait la terre meuble. La faille qui fissurait son paturon. Le filet de lave qui giclait du cratère. Mon cœur fit un bond. Il m'apparaissait comme une évidence que le flux de sang ne s'arrêterait pas de lui-même et que le temps qu'il restait à Ouréa jusqu'à ce qu'elle n'ait plus assez de force pour se tenir sur ses quatre membres dépendait de la taille de ce jet. Je restai comme foudroyée pendant les insupportables secondes durant lesquelles cette révélation s'ancrait en moi, les yeux écarquillés par la terreur, incapable de faire quelque mouvement que ce soit, figée dans une sorte de transe dans laquelle se bousculaient des émotions indescriptibles. Je réalisai sur-le-champ que si j'étais venue voir mon cheval au cours de l'après-midi comme à mon habitude et non de bon matin, je l'aurais retrouvé inconscient et baignant dans une mare de sang dans un endroit reculé, où personne susceptible d'être de passage n'aurait pu l'apercevoir. Je relevai les yeux et croisait à nouveau son regard qui pendant ce temps ne m'avait pas quitté. Puis, comme pour me rappeler à la réalité, ses naseaux frémirent doucement. La paralysie me quitta, ce qui put me permettre de fondre en larmes.
Le chemin qui menait du fin fond du pré jusqu'à l'écurie me semblait durer une éternité. Je ne pouvais quitter des yeux l'entaille qui, je le savais, laissait s'échapper un peu plus de sang à chaque pas qui déplaçait la masse de ma jument. Entre deux sanglots, je lui parlais, lui disais qu'elle avait eu de la chance, que j'allais lui ôter cette souffrance, lui demandais ce qu'elle avait bien pu faire comme bêtise pour en arriver là, sans vraiment avoir conscience que la seule des deux que mes mots rassuraient était moi-même. Ma sage compagne marchait paisiblement à mes côtés, répandant rythmiquement des éclaboussures rougeâtres qui venaient tacher l'herbe verte, tandis que je suffoquais sous les larmes. Elle semblait s'interroger vainement sur la raison de ma crise. Je pense que les humains sont des créatures trop émotives pour que les causes de leurs pleurs et de leurs joies puissent être déchiffrées par les chevaux. Aussi fit-elle finalement mine d'ignorer ces sanglots qui me bousculaient, décidément trop compliqués à interpréter pour elle.
Quand nous eûmes atteint le centre équestre vide, je savais exactement ce qu'il me restait à faire. Je bondis contre la porte verrouillée de la pharmacie en pestant, puis me retournai et courut vers la sellerie. Je ne parvins à dénicher aucune gaze stérile, ni aucune serviette ou quoi que ce soit d'autre qui aurait pu me servir pour stopper l'hémorragie. En dernier recours, je me ruai vers le rouleau de papier toilettes. En constatant que celui-ci n'était pas de grande efficacité contre le flux de liquide qui le consumait trop rapidement, je décidai à contrecœur de laisser seule ma jument blessée pour aller chercher de l'aide à la ferme voisine.
Jamais je n'avais couru aussi vite. J'ai couvert la distance séparant l'écurie de la ferme en un temps record, mes bottes martelant le sol et mon cœur ma battant la chamade. Les vachers de la ferme, occupés à la traite quotidienne de leurs bêtes beuglantes, et à qui je parvins tant bien que mal à résumer la situation, m'indiquèrent la présence sur le domaine d'un vétérinaire. Je remerciai l'heureux hasard de m'avoir accordé cette chance et courus à sa rencontre. J'attendis, plantée devant lui, la face rougie, le nez coulant et les jambes tremblantes, qu'il finisse de prendre la température de la vache qu'il était en train d'examiner. En voyant mon état, l'homme me dévisagea d'un air surpris. Je tâchais d'ignorer la tournure ridicule de devait prendre à ses yeux la vue d'une jeune fille qui, rongée par les larmes, peinait à lui décrire l'état de sa bête. J'essayais pourtant tant bien que mal de les retenir. Je savais que sangloter ne ferait que compliquer ma tâche. Mais il m'était impossible de faire autrement. Jamais dans ma vie je ne m'étais trouvée sous un tel choc. Il dut me demander de me calmer et moi respirer un grand coup avant de parvenir à lui balbutier quelque chose de compréhensible. La pensée que le temps de ma jument était compté ne m'aida pas à me ressaisir, au contraire, il intensifiait ma panique. Les yeux écarquillés, j'agitais maladroitement le bras en direction du centre équestre, tandis que mes lèvres formaient des mots qui semblaient être issus d'une langue inconnue.
Une fois le vétérinaire ayant déchiffré ma requête, je pus m'en aller chercher sa patiente. A mon plus grand soulagement, celle-ci n'avait pas bougé d'un poil et se trouvait encore debout sur ses quatre jambes. En sentant la délivrance proche, je me calmais et repris conscience de la réalité. Je me trouvais tout à coup bête d'avoir perdu du temps à causes de réactions purement émotives. Je devais avoir eu l'air bien idiote. Je me dis que je désirais ne plus jamais revoir ce vétérinaire, qui m'avait découverte dans l'état le plus déplorable dans lequel je m'étais jamais trouvée, en proie à une défaillance que je ne pouvais contrôler. Ma honte venait également du fait que j'avais moi aussi voulu être vétérinaire, avant de constater mon manque critique de capacités dans les matières scientifiques à l'école. Je ne reculais habituellement ni devant le sang ni devant la plus monstrueuse des plaies. Ma réaction n'avait pas été digne d'un chirurgien professionnel. Cependant, je l'excusai en me répétant que dans ce cas, il ne s'était pas agit d'un cheval quelconque, mais de mon cheval, sans lequel je ne serais plus rien. Le fait seul d'avoir envisagé sa perte m'avait réduit à un vulgaire pantin manipulé par ses émotions.
« Effectivement, il y a de quoi s'inquiéter ! Heureusement que vous êtes arrivée à temps, sinon elle serait morte. » C'est avec ces mots, -et l'écho du dernier retentit très douloureusement dans mes oreilles-, que le médecin confirma mon diagnostic. C'était un homme d'un tempérament flegmatique, peut-être dû à son âge mûr, et qui devait avoir déjà connu bon nombre de situations bien plus terribles. Toujours honteuse du manque de professionnalisme dont j'avais fait preuve ce matin-là, je reniflais bruyamment pendant que mes joues séchaient. L'artériole qui serpentait sous la peau du paturon de l'antérieur gauche d'Ouréa avait été sectionnée. Le chirurgien, armé de son fil et d'une aiguille, scella l'orifice une bonne fois pour toutes. Il s'étonna de l’attitude exceptionnelle de la jument, qui ne broncha pas. Comme à chaque fois que l'on me fait un compliment sur mon animal, ne pus m'empêcher de me féliciter personnellement de cette remarque. Mais j'essayais de me persuader que le calme du cheval était dû à son tempérament posé plutôt qu'à l'affaiblissement engendré par la perte de sang. Une fois la plaie nettoyée, j'observais attentivement le canyon qui trouait son pied. Un lambeau de chair qui semblait déjà avoir commencé à enfler pendait de manière très disgracieuse vers l'extérieur du pied. Il allait sûrement falloir en découper un morceau pour que la plaie puisse cicatriser. Mais peu m'importait pour le moment. Ma jument était sauvée.
De manière quelque peu paradoxale, cette péripétie devint pour moi à la fois le jour le plus chanceux et le plus malheureux de ma vie. J'aurais pu certes avoir de graves difficultés à panser la plaie d'Ouréa si le vétérinaire ne s'était pas trouvé à la ferme à ce moment précis, et j'aurais pu même perdre à tout jamais mon cher animal si j'avais eu l'intention de lui rendre visite plus tard dans la journée. Mais je me suis dit que de tels accidents ne surviennent pas lors de ce qu'on pourrait appeler un « jour de chance ».
Le souvenir de cette matinée me hanta pendant plusieurs mois durant lesquels, le soir avant de m'endormir, je ne pouvais retenir les images de l'instant où j'allais découvrir ma bête blessée tapie au fond de son pré. Elles déferlaient dans ma tête, incontrôlables. Mais dans mes fantasmes, j'arrivais toujours trop tard, et ma moitié reposait étalée à terre, baignant dans son propre sang. Je revivais alors au fond de moi ma terrible paralysie, et mon imagination s'emparant de mes émotions, je tombais à genoux en hurlant de désespoir et serrait contre moi la tête inerte et mouillée d'Ouréa. Ce n'était qu'une fois la crise passée que je réalisais que mes larmes n'avaient pas coulé sur la joue brune de ma jument morte, mais sur l'oreiller mou de mon lit.
Aujourd'hui, c'est grâce à cet épisode que je me rend réellement compte à quel point m'affligerait la perte d'Ouréa. Et je réalise à présent que la mort peut survenir et nous emporter à n'importe quel moment, à n'importe quel instant anodin de notre quotidien. Depuis ce jour, je ne peux m'empêcher d'avoir, à chaque fois que je m'approche de mon cheval, le licol à la main, un battement de cœur terrifié à l'idée de le découvrir reposant inerte sur la paille de son box ou dissimulé par un amas de ronces entre les arbres du pré.
Mais c'est tout de même avec un bonheur certain que je répond en souriant à une petite cavalière, inquiétée par une marque dépourvue de poils et laissant apparaître la peau noire et durcie au-dessus du pied d'Ouréa, « ne t'inquiètes pas, elle n'est pas blessée, ce n'est qu'une cicatrice ».