La journée d'une femme qui parcours sa maison.
Je passe le portail en fer forgé. Les jours de beau temps, la façade en pierre scintille et les couleurs vives des jardinières ressortent. La première chose qui me parvient est l'odeur du lilas. Je marche sur le chemin de dalles et j'atteins rapidement le seuil de la porte surmontée d'une marquise en verre, pratique les jours de pluie. En rentrant, j'essuie machinalement mes pieds sur le paillasson et je retire bien vite mes chaussures. J'aime marcher pieds nus, surtout sur les tomettes de l'entrée. Je pose mon sac et mes clefs sur la console. J'accroche ma veste dans la penderie. Un regard vers le miroir : oui, je suis bien coiffée.
Je me rends dans la salle de bains. Elle est dans les tons noirs et vert émeraude. Je me lave les mains dans l'un des deux lavabos. Le matin, je préfère utiliser la douche à l'italienne mais je m'autorise parfois un bain chaud le soir. J'ouvre ensuite la fenêtre pour laisser la buée se dissiper. Les toilettes sont séparés et disposent également d'une fenêtre.
J'ai une petite faim. Je rentre dans la cuisine ouverte sur la salle à manger, très fonctionnelle avec ses plans de travail. Tout est à sa place, bien rangé dans les placards. Je prends de quoi grignoter dans le frigidaire. Je m'installe à table et je prend une pomme dans la corbeille de fruit pour compléter ma collation. Une fois terminé, je passe au salon prendre un livre dans la bibliothèque. Je m'installe confortablement sur le canapé d'angle près du mur en pierre. La cheminée est éteinte, le temps n'est plus à faire du feu et on fonctionne principalement à l'énergie solaire. Il faut dire que les double vitrages isolent déjà bien du bruit et du froid.
A l'étage
Ma demi heure de détente est passée, je dois retourner travailler ; mais d'abord je prends un peu d'avance car je reçois des invités ce soir. Je sors des assiettes, verres à pieds et couverts du vaisselier et dresse la table. Ce qui est bien avec les tables rondes, c'est qu'elles permettent à tout le monde de se voir pendant le repas. Voilà qui est chose faite, je retourne dans l'entrée et monte les escaliers jusqu'au premier étage. Je n'ai pas fait mon lit ce matin, aussi, je rentre dans ma chambre – il y en a trois à cet étage – et remédie à cela. J'en profite pour ramasser quelques affaires qui traînent, on ne sait jamais, il se pourrait qu'on leur fasse visiter la maison.
Je monte au deuxième étage, c'est là que se trouve ma pièce préférée : mon bureau. Le parquet est en bois foncé. J'aurais bien aimé m'asseoir sur la banquette en cuir mais je manque de temps, je m'assoie donc sur la chaise et j'allume l'ordinateur. La lumière diffuse à travers le velux – le toit est en pente – dévoile un rai de poussière en suspension. J'aime regarder les livres qui trônent dans la bibliothèque contre le mur en pierre. J'en suis plutôt fière. Dernier coup d'œil à la trappe donnant vers le petit grenier. Ça va, elle est bien fermée. Je commence...
Le jardin
Trois heures sont passées, il est temps pour moi de redescendre et de passer en cuisine. J'enfile des chaussures et je passe par la porte-fenêtre du salon pour sortir. En effet, j'ai besoin d'aromates. Les pieds de tomates plantés en pot sur la terrasse ont l'air de bien prendre et bientôt les arbres fruitiers donneront des pommes, des prunes et des cerises ; de quoi faire des tartes, des confitures et de l'eau de vie.
En attendant, les oiseaux s'en donnent à cœur joie entre les nichoirs installés dans l'érable où se trouve la balançoire et le bassin des poissons surplombé par l'olivier. On les a fabriquées nous-mêmes dans le garage. Au fond du jardin, on a essayé de préserver un petit coin sauvage, il doit y avoir beaucoup d'insectes. A côté de la cabane de jardin, il y a le potager où poussent le plus souvent des radis, pommes de terre, courgettes, potirons, salades et rhubarbe. Les aromates sont tout autour. Je cueille de la ciboulette, du persil, du basilic et du thym puis je retourne vers la maison en admirant au passage les narcisses, jacinthes, myosotis, rosiers et valériane. Il faudra penser à fermer l'abri à vélos.
Tout en cuisinant, je pense à la semaine prochaine, j'aurais quelques jours de repos. Je ne pars pas mais je pourrais profiter de quelques ballades à la mer et en forêt car la région vaut le détour.
Ma famille est rentrée. On se raconte brièvement notre journée avant de passer de nouveaux vêtements. Tout le monde est fin prêt. J'entends la sonnette, mes invités arrivent : une bonne soirée en perspective.