Juliette ou les roues de la vie
sarthoise
Juliette ou les roues de la vie
Synopsis
Gare de St Pierre les Corps, il est 22h30, Juliette attend son train pour Perrache.
Des jeunes alcoolisés braillent dans un coin, elle les regarde à peine mais eux l’ont remarqué.
« Alors, la grosse, tu baises, tu prends combien ? »
Ils rient tous, un ajoute fièrement : « j’me suis jamais fait une grosse, tu fais un prix de groupe ??? »
Juliette est effarée, elle qui grossit pour se cacher d’elle, des hommes, de la vie n’en croit pas ses oreilles. Elle tremble, elle a peur, elle ne sens plus en sécurité avec ce corps qui tout le temps la trahit.
Comment peut-on encore la regarder alors qu’elle s’use à s’enlaidir. Tout chez elle hurle « ne m’aimez pas car moi je me hais »
Elle voulait contrôler mais réalise qu’elle ne contrôle rien du tout. Prise de vertiges, elle se cache, pleure et prie pour que le train arrive.
Les kilos ne sont pas une délivrance mais son fardeau moral, son enferment social.
Enfin, le train entre en gare, elle est en nage, elle transpire cette angoisse qui monte de son ventre à sa gorge. Affolée, elle hurle dans la gare, « mais laissez moi, je veux disparaître, me couler sous la terre ». Surprise par le son de sa voix qui raisonne comme un écho, elle a honte, une honte viscérale qui remonte à la nuit des temps, à la nuit de son temps. Afin de calmer sa honte, elle tente de rire d’elle-même : « tu le sais bien ma grosse, tu ne rentres pas dans une boîte d’allumettes ».
Cygne qui s’est fait canard, Juliette a choisit de se détruire depuis un certain jour de Juin 1968 où elle est brusquement passée de l’enfance à la maturité avec encore son corps d’enfant.
Bien sûr ce jour là, elle n’a pas eu conscience de l’enjeu de cet évènement qui allait gâcher ses 30 prochaines années.
Elle a cherché à comprendre sa culpabilité, usé des cabinets de psy et de marabouts en tous genre, jusqu’au jour où ce qu’elle cru être le ciel lui fit croiser le chemin de François.
De cette rencontre, Juliette va lentement naître, explorer tous les tréfonds de son âme pour devenir la rose qu’elle est et surtout s’épanouir dans les bras de l’amour.
Le point de départ :
Gare de St Pierre les Corps, il est 22h30, Juliette attend son train pour Perrache.
Des jeunes alcoolisés braillent dans un coin, elle les regarde à peine mais eux l’ont remarqué.
« Alors, la grosse, tu baises, tu prends combien ? »
Ils rient tous, un ajoute fièrement : « j’me suis jamais fait une grosse, tu fais un prix de groupe ??? »
Juliette est effarée, elle qui grossit pour se cacher d’elle, des hommes, de la vie n’en croit pas ses oreilles. Elle tremble, elle a peur, elle ne se sens plus en sécurité avec ce corps qui tout le temps la trahit.
Comment peut-on encore la regarder alors qu’elle s’use à s’enlaidir. Tout chez elle hurle « ne m’aimez pas car moi je me hais »
Elle voulait contrôler mais réalise qu’elle ne contrôle rien du tout. Prise de vertiges, elle se cache, pleure et prie pour que le train arrive.
Les kilos ne sont pas une délivrance mais son fardeau moral, son enferment social.
Enfin, le train entre en gare, elle est en nage, elle transpire cette angoisse qui monte de son ventre à sa gorge. Affolée, elle hurle dans la gare, « mais laissez moi, je veux disparaître, me couler sous la terre ». Surprise par le son de sa voix qui raisonne comme un écho, elle a honte, une honte viscérale qui remonte à la nuit des temps, à la nuit de son temps. Afin de calmer sa honte, elle tente de rire d’elle-même : « tu le sais bien la grosse, tu ne rentres pas dans une boîte d’allumettes ».
Un torrent de pleurs s’abat sur elle. Les voyageurs la regardent. Elle se sent jugée, épiée, la panique l’étreint. Enfin, le train arrive, elle monte dans le premier wagon et s’enfouit sur une banquette.
Cependant, le sommeil salvateur fait défaut et son esprit est en ébullition.
Pourtant tout avait bien commencé.
Désirée, Juliette a eu une enfance des plus douces, épargnée par les problèmes d’argent, les disputes parentales. Sa vie dans une petite ville de campagne alternait entre l’école, les jeux d’enfants, les chevaux et les goûters organisés par sa mère.
A cette époque, elle était une jolie petite fille, souvent prise en photo. Ses jolis et longs cheveux noirs naturellement bouclés encadraient une frimousse déjà au caractère bien trempé.
Ses parents, petits commerçants, semblaient mener une vie normale. Elle faisait du piano, de l’équitation. La vie était facile mais sans gâteries excessives car sa famille tenait à lui inculquer des valeurs. Les biens familiaux étaient dus au travail et Juliette connaissait la valeur de l’argent et n’était guère capricieuse.
Enfant joviale et drôle, elle aimait faire des facéties. Elle n’était pas la plus sportive mais son obstination pour gagner les galops ou les concours de natation forçait l’admiration de ses amis et des anonymes. Et bien que souvent bonne dernière, elle était acclamée, saluée, non pour sa place mais pour son courage, sa témérité.
Seule fille d’un groupe d’enfants de commerçants du quartier, très jeune elle a eu des flirts enfantins. Paul aimait sa peau douce. Avec lui et Véronique elle jouait au docteur dans le grenier au dessus de la boutique de ses parents.
Elle découvrait son corps ceux de ses amis et était équilibrée. Joueuse dans l’âme, elle participait à une petite troupe de théâtre composée par les enfants du quartier. Etait la seule squaw au jeu des indiens.
Elle traversa toutes ces années insouciante au milieu des animaux, chats, chiens, chevaux, oiseaux et tous les bons souvenirs lui revenaient à l’esprit.
Mais alors pourquoi aujourd’hui à 25 ans elle est si malheureuse ? Devenue terne, effacée, Toujours sur ses gardes, Juliette se méfie de tout et de tous. Le pire semblant toujours inévitable, elle cultive des amitiés angoissées. Elle craint de déranger, qu’on la rejette tout en affirmant haut et fort qu’elle ne veut pas être aimée.
« Sacrebleu, mais je dois faire quelque chose » se dit-elle. « Je ne peux continuer à vivre ainsi ». « D’ailleurs, tu ne vis pas la grosse, à peine tu survis ». Suite à l’agression verbale de la gare, elle franchit la porte du cabinet du Dr G et s’installa sur sa banquette qu’elle ne quittera plus pendant prés de 7 ans. Le temps pour elle de faire peau neuve.
Le Dr G
Pour se rendre à ses rendez vous et en sortant du cabinet, Juliette rasait les murs essayant d’être transparente. Il lui fallut de longs mois avant de parler. Elle s’allongeait et restait là pendant 30 minutes sans rien dire à observer le cabinet. Elle pouvait noter tous les changements dans la décoration, le nom des livres exposés, les bibelots. Mais elle ne parlait toujours pas d’elle. Son monologue était intérieur.
Mais un jour……………
Merci Abdelaziz, présentation pour le concours flammarion, la suite une fois les résultats connus. Soyons fous, en librairie ou bien sur ce site afin de ne aps vous laisser sur votre faim.
· Il y a presque 14 ans ·A bientôt
Catherine
sarthoise