KODOKU-SHI
Isabelle Revenu
Ceci est le journal de bord d'une pigiste qui n'a plus aucune utilité, sauf celle de se rappeler à jamais l'éclat d'un soleil unique.
Tirage de cartes de mes deux ...
J'ai beau me persuader que la vie met des sentinelles au plus profond de mon être, certains ressacs sont si obsédants que la peur devient pièce maîtresse et le temps qui s'écoule coule tel un rafiot délaissé.
Les retrouvailles tant désirées sont d'amers brouillons. Il n'y a plus que des souvenirs d'autrefois que je m'emploie à faire miens pour garder trace de ce que furent ces instants volés et inoubliables.
Un brin de malice dans des yeux lumineux pareils à un feu de camp, un soupçon de nervosité, un sourire complice et si lointain pourtant.
L'herbier de mon histoire, aux pages inaltérables, emplies de roses rouges séchées, pensées encore vivaces, myosotis décolorés, tournesols dorés.
Je suis prête à tout pour garder une bribe d'espoir et ne pas abandonner mon coeur triste aux estampes d'un vulgaire kodoku-shi.
A tout, même à l'impensable du sablier.
Un cierge à Saint-Jacques.
Ou un philtre moyenâgeux
Une alchimie cosmique
Une incantation vaudou.
Un rituel hypnotique
Une prière tibétaine
Un tour de passe-place
Un rond de sorcière
Un flash spécial
Ma vie pour la tienne
Un truc, quelque chose ...
Oui tout
Tout quoi
Tout Toi.
Au Japon, les kodoku-shi désignent les gens que l'ont retrouve morts longtemps après, seuls dans leur appartement. Ce sont les solitaires extrêmes, ceux dont personne ne se préoccupaient plus. Les douleurs physique ou morale sont aussi des solitaires extrêmes. Même entouré, on est toujours seul dans notre détresse.
· Il y a plus de 10 ans ·Isabelle Revenu
Jolie mélancolie avec un je ne sais quoi d'urgence dedans, sincère et fragile. joli
· Il y a plus de 10 ans ·Christophe Paris
Je dois avouer que je n'ai pas compris ce texte ; sur quoi il portait, quel est son sujet, son thème principal. Mais sa mélodie m'a plu.
· Il y a plus de 10 ans ·another-day