La barmaid

Elle sera toujours trop jeune pour moi,
pourtant si tu savais comme elle est belle,
comme elle y croit.
Elle me regarde de derrière son comptoir, elle m'aide,
à effacer, à oublier, elle est barmaid.

Elle s'évade un instant je crois,
me dit qu'elle s'est perdue dans le désert,
qu'elle m'a reconnu sur sa croix,
et elle me sert un autre verre.

Je me perds dans ses yeux,
y cherche mon innocence,
crois qu'elle a découvert
où sont perdus mes sens,
et le bar m'aide, oui le bar m'aide.

Elle passe l'éponge sur le comptoir,
sur toutes les loques qui sont tombées ce soir,
et encore un qui se perd dans le noir,
déballe son innocence,
croit qu'il a découvert où sont perdus ses sens,
il serait aussi près d'elle s'il savait,
mais il ne la voit pas.
Et elle passe l'éponge, oui elle passe l'éponge.

Un vieux me raconte que le sort
se fait souvent passer pour le destin,
et qu'il nous entraîne vers la mort,
comme une sirène dans son bain,
et le bar l'aide, à oublier
que nous serons toujours des marins.

Elle passe l'éponge sur le comptoir,
mes mauvais trips et toutes mes idées noires,
elle passe l'éponge, oui elle passe l'éponge.

© 1995