La belle inconnue

glow

En ce matin, l’air est frais et le monde dort. Le soleil se lève à peine, les oiseaux chantent au loin… Quelques mélodies, quelques chansons qui plaisent aux mondes. Dans les maisons, le silence règne. Au premier étage, les portes sont fermées, une fenêtre sur deux est ouverte pour laisser entrer l’air. Oui, l’air frais de dehors. Au premier étage, si tu t’arrêtes tu peux entendre ronfler ou pire encore en ouvrant la porte, tomber sur des visages remplis de baves. Horrible ? Non, juste  humain ! Voilà, je viens de te mettre dans l’ambiance d’une matinée. Une simple matinée dont les hommes s’habituent depuis des années maintenant. Je viens de te faire part d’une partie de cette matinée. Oui, les matinées ne se ressemblent pas. Ton voisin est différent de toi, de tes habitudes … je tenais  à le souligner.  J’ai préféré commencer par une matinée simple et agréable où l’homme, l’être humain se réveille au côté de la nature. Où, la peur et l’angoisse ne remplit pas son cœur. Où, chaque matin ressemble au passé et ne changera pas dans le futur.Quelque part, dehors, dans l’air frais de cette matinée si douce un homme est couché contre un mur.   Un homme simple comme la routine des hommes, un homme qui ne se pose plus de questions depuis des années déjà. Lui, il a froid. Cette nuit a été dur, une nuit torride. Si tu t’approches d’un peu plus prêt, tu verras que sa peau ne brille plus. Tu verras que le sourire qui d’habitude se dessine chez certains au petit matin a disparut chez lui. Tu verras que sa seule « couverture » n’est qu’une chemise déchirée et froissée par le temps. Il déteste la vie, il déteste sa propre race… L’être humain ! Chaque matin, il fait en sorte de se réveiller en même temps que les oiseaux. Il aime les entendre chanter, les entendre siffler au dessus de sa tête. Il aime ce silence qui l’apaise, ce silence qui lui donne l’impression d’être le seul vivant sur terre. Il les aime et les respectent. En tout cas, plus que ces hommes aveugles et sourds face à sa détresse qu’il camoufle. Il observe le ciel et le remercie. Cette nuit, ce n’était pas son tour. Cette nuit, la mort ne l’a touché… Bientôt, le monde se met en action. Devant lui, la société se construit, devant lui, les regards ne se posent. Des robots se dit-il. Voilà ce qu'ils sont. Soudain, il sent un regard se poser sur lui. Là, derrière. L'hésitation et la peur de découvrir le domine. " Espoir, va-t-en. Cette fois, je ne me retournerai pas. Je ne veux plus souffrir . Je me ferai pas avoir par un vulgaire animal!" se dit-il. Mais l'hésitation persiste. L'espoir est têtu parfois. Avec peine, le voilà se retourner, lentement. Homme, oui, homme. Enfin, devrais-je dire femme car s'en était une. Depuis quand quelqu'un s'interesse à lui maintenant? D'un regard perçant et vif, elle ne le quittait pas des yeux. Etrange comportement, étrange bagage. Quel était cet objet qu’elle tenait dans ses mains ? Pourquoi restait-elle fixée sur lui ? Etait-ce la mort sous une forme angélique ? Espoir, mirage… Confusion ! Elle continua à l'observer pendant quelques minutes encore, avant de se décider à s'assoir à ses côtés. Il ne savait où regarder, ni quoi penser. " Espoir, arrête tes farces. Espoir, j'ai peur de ton attitude." Doucement, elle pose sa main sur les siennes… Une main pâle mais d’une douceur à en couper le souffle. Ils restèrent là, face au monde, en silence. Son visage pâle comme ses mains… Belle, voilà ce qu’elle était. Ce fut le plus beau silence de cet homme. Un silence qui dépassait celui de chaque matin. Un silence bavard, un silence qui disait beaucoup. «  Silence, silence, ne te brise pas » se dit-il. Ils furent surpris par un coup de klaxon lourd et assourdissant...
Il tourna la tête pour mieux voir ce qui aurait pu provoquer cette action.
A cet instant, à la minute où il ne faisait plus attention à la "belle inconnue"... Elle disparut...Soudain, ils furent surpris par un coup de klaxon lourd et assourdissant… Il tourna la tête pour mieux voir ce qui aurait pu provoquer cette action. A cet instant, à la minute où il ne faisait plus attention à «  la belle inconnue », elle disparut …
Il ne comprit pas ce qui venait de lui arriver. Illusion, confusion, réalité ? Il ne le saura peut-être jamais. «  Femme reviens-moi, femme ne m’abandonne pas » se dit-il en silence presque honteux de sa raison.

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