La blanche et la noire
anaime
La blanche
Je sens son regard sur mon corps inerte. Je sens sa jalousie. Nous avons fait l'amour la semaine passée. Aujourd'hui elle m'a trouvée au lit avec un homme et attend des explications. Que dire ! Que je ne l'aime pas, que notre relation était simplement charnelle à mes yeux et que je ne pensais pas la prolonger dans le temps. Elle s'est introduite dans la pièce comme une furie, me faisant une véritable scène de jalousie. Troublée, je l'ai été et gêné vis-à-vis de mon nouveau compagnon, désarçonné. En sortant de l'appartement, la cravate non nouée, il me regarda et me dit: "Je ne vous imaginais pas pouvant agir de la sorte. Je suis blessé. Ne me contactez plus jamais. Je ne veux plus entendre parler de vous". Le regard en pleurs je regardais mon amante: "Vois-tu ce que tu as fait. Tu as tout détruit. Comment le monde va-t-il me regarder à présent? " Me calmant, je restais nue, recherchant le repos pour faire le point.
La noire
Comment a-t-elle pu? Je le sentais. Ce jour ne serait pas comme les autres. J'étais venue un peu plus tard aujourd'hui car on enterrait mon oncle ce matin. Madame Jeanne était seule ce matin. J'arrive après le déjeuner et je vois des vêtements d'homme dans l'entrée. Qui est-ce ? Un prétendant. Jeanne ne m'en a pas parlé. Je ne veux pas me faire d'illusions mais la semaine passée, alors que je consolais Mme Jeanne, quittée par un bourgeois volage, elle m'avait proposé de rester un peu après mon service. Nous avons bu un martini toutes les deux. Je travaille pour elle depuis deux ans. C'est sa mère qui m'a recrutée. Elle vit dans l'hôtel particulier familial et j'ai la charge de veiller sur elle. Ses beaux cheveux bruns, sa candeur m'ont toujours émerveillé. Ce soir là donc, elle s'est rapproché de moi et m'a demandé: "Pourquoi ne plais-je pas aux hommes? Qu'est-ce qui ne va pas Marthe dites le moi". Face à sa détresse, j'osais poser la main sur la sienne; elle la serra fort. Nos regards se croisèrent. La chaleur de nos mains jointes s'intensifia. Elle posa ses mains sur ma jambe et rapprocha son visage du mien et me dit: "Je vois dans ton regard ce que je représente". Elle m'embrassa. Nos corps se mêlèrent. Au petit matin, nous étions redevenues des amies, elle restant Madame Jeanne et moi la servante. Aujourd'hui, la découverte de son corps nu sous celui de Monsieur me paralysa, me brisa le coeur. Je ne pouvais contenir devant eux ma colère et ma jalousie. Monsieur partit, j'avais besoin de me calmer et j'allumais une cigarette. Madame Jeanne, après les pleurs, ne sachant que me dire, s'assoupit. Le mépris est pire encore à mes yeux. Je vais annoncer mon départ à Madame Jeanne ce soir ou mon amour pour elle me brisera.
Attention encore aux répétitions (jalousie, matin). Cependant, bien utilisées elles peuvent donner du rythme et du style. J'aime beaucoup la dualité de ce récit. Ça rappelle aussi au lecteur qu'en art les interprétations sont multiples, belle image.
· Il y a presque 11 ans ·Bonne chance pour le concours !
chikaseki
Merci Claire!
· Il y a presque 11 ans ·anaime
Merci de m'avoir noté.
· Il y a presque 11 ans ·anaime