La brume de la lagune
tamsin
Participation au concours de word trip organisé avec AirBnb
Le réveil est difficile. La route de la veille a été longue et surtout tardive. Nous sommes arrivés à Venise tard dans la soirée et, à vrai dire, je ne m'explique pas comment Federico a pu accepter de nous accueillir à pareille heure... Le fait est que j'ai finalement atteint mon lit, alors tant convoité, aux alentours de deux heures du matin. Autant dire que, quand le réveil sonne en affichant six heures, je n'ai qu'une envie : le détruire.
Une seule chose me retient : l'Amour. Car si le réveil sonne si tôt, c'est parce qu'Elle y tient. Elle a toujours eu ce goût de se lever tôt en voyage, pour profiter. Profiter du matin, profiter du lieu et exploiter la journée au maximum ! Et quand Lindsay et Damien vont tranquillement récupérer du voyage de la veille, je vais La suivre, docilement, au travers des rues qui lui plairont le plus, par ce matin encore aussi brumeux que mon esprit.
En agissant ainsi, Elle met à rude épreuve mes capacités de récupération... Et j'adore ça ! Je suis fou de ce goût insatiable de la Vie qu'Elle exprime par une incontrôlable frénésie à visiter les lieux, déambuler dans les rues, traverser les villes de long en large et ce, dès les premières heures du jour. J'aime Sa façon de secouer le fainéant en moi qui préfèrerait végéter confortablement au lit.
Ce fainéant lance une ultime tentative pour me garder dans les draps, si doux, si confortables... Le son de l'eau qui coule dans le lavabo de la salle de bain me permet de puiser en moi assez de forces pour mettre mon adversaire au tapis, d'un geste rageur avec lequel je repousse le tissu. Je me redresse sur le matelas, me frotte un instant les yeux, espérant que ce rituel du réveil chassera le plomb de mes paupières. J'abandonne vite, comprenant la dérision de mon geste, et me traîne à la salle de bain.
Elle est là, pleine de vie et d'entrain. Sa joie et Sa hâte emplissent mon cœur d'une énergie nouvelle. Pour ce sourire, je suis prêt à diriger une inquisition contre les lits et les matelas du monde entier. Je chuchote, pour ne pas réveiller nos amis :
"Bonjour, mon Amour !"
Elle me répond d'un tendre baiser que j'accueille comme le plus beau cadeau de l'univers... Les minutes qui suivent me voient me débarbouiller rapidement. Elle a vite fait de terminer et de commencer à préparer un sac à dos, alors je m'active pour ne pas être à la traîne. Je sors de la salle de bain en vitesse, lui laisse la place devant le miroir pour quelques derniers préparatifs féminins sommaires, vérifie le contenu du sac et traverse la vaste chambre aux murs immaculés, aussi silencieux qu'une ombre.
Ouvrant la porte d'entrée, je me retrouve dehors, attendant ma Belle. L'air doux du matin d'été enveloppe la Sérénissime d'une brume légère, et le clapotis timide de la lagune, de l'autre côté du bâtiment, fait naître en moi une sensation de sérénité inaltérable. Oh, combien je me prends à partager Son désir d'aller explorer ces rues endormies...
La porte s'ouvre derrière moi. Je prends quelques instants avant de me retourner. Juste assez pour entendre Son pas léger et décidé commencer à traverser les quelques mètres qui nous séparent. Je sens mes lèvres se fendre irrésistiblement en un sourire de bonheur pur. Je me tourne alors vers Elle et lui tend la main. La ville de l'Amour nous attend.
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La marche a été longue. Il est neuf heures quand nous arrivons à la place San Marco. Pour l'atteindre, nous avons déambulé au hasard, accompagnés par le départ de la brume. "Au hasard"... Du moins, ça a été Son impression. La mienne est tout autre : dans ce genre de situation, je joue à La guider sans le lui montrer. Et Elle se laisse faire, sans que je ne sache jamais vraiment si je La berne ou pas.
Arrivés sur cette place, nous nous y arrêtons une petite demi-heure avant de nous remettre en marche vers un café à quelques rues de là. C'est aussi en cela que réside la magie de Venise : quelques rues suffisent à mettre des kilomètres entre nous et la masse grouillante de touristes. Nous trouvons rapidement le café convoité à la terrasse duquel nous attendent déjà Cristina et Federico, nos hôtes.
Nous voyant arriver, le couple se lève et nous rejoint. Leurs salutations chaleureuses trouvent les nôtres en réponses, et très vite, la discussion se fait sympathique et enjouée. Quand Federico s'est montré dévoué en nous accueillant si tard la veille, Cristina se révèle être très souriante, d'excellente humeur. Elle s'avère aussi être une intarissable source de précieux conseils sur la ville. Nous commençons par la presser de questions, comprenant qu'elle saura toujours nous répondre, puis elle se met à parler d'elle-même.
Après une petite heure de discussion, le couple se lève et nous salue. Nos pas prennent le chemin de l'appartement. Il est temps de retrouver nos amis et de profiter de leur compagnie pour continuer de découvrir ce que la lagune nous cache encore.
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Note : nouveau sur WeLoveWords, je déplore terriblement l'impossibilité de mettre des retours à la ligne. Je pense être victime d'un bug ou bien j'ignore la marche à suivre, mais mon découpage en paragraphes est complètement détruit... J'espère que le rythme que j'essaie d'imposer par l'enchaînement des paragraphes ne vous aura pas trop manqué.
· Il y a plus de 10 ans ·tamsin