La colère au contrôle

Ces mots crissèrent dans mes oreilles. Ils écrasèrent mes tympans, les faisant exploser. Puis le silence, le silence total. Pas celui que vous entendez le soir lorsque vous êtes seuls, non, quelque chose de beaucoup plus fort. Quelque chose d'incroyablement puissant, quelque chose à en faire trembler les morts.

Et c'est dans ce silence que j'ai tourné la tête. A gauche, à droite. Rien. Et j'avais beau tourner sur moi-même, il n'y avait plus personne. C'était terminé.

C'est à cet instant précis, au moment exact où j'ai compris qu'un retour en arrière était impossible, que j'ai commencé à sentir ce petit picotement dans mes doigts.

Ca brûlait. De plus en plus fort. Mon corps tout entier bouillonnait. Ce fut finalement la vague ; beaucoup trop forte. Comme si la colère du monde entier retenue depuis des millénaire se relâchait en ma fragile dépouille.

Autour de moi tout est soudainement devenu couleur sang. Tout a explosé. Encore, encore ; comme si le big bang ne cessait de se répéter, en boucle. Et rien n'allait plus, rien n'allait plus. Je vibrait tout entier de cette rage bien trop intense. Et lorsque ma bouche s'ouvrit pour l'évacuer, il n'y avait plus rien à faire, elle ne voulait pas sortir. Elle avait totalement pris possession de mon être.

Mes poings serrés empêchaient mes muscles de broyer tout ce qui se trouvait à ma portée. Mon cerveau hurlait à tue-tête qu'il fallait se calmer, qu'il fallait arrêter, et pourtant rien à faire, c'était bien de la haine qui coulait dans mes veines.

L'adrénaline faisait pulser mes artères et pourtant mon regard restait fixe. Il regardait droit devant, prêt à exterminer quiconque se mettrait entre lui et l'avenir. Il était prêt à envoyer la boule d'énergie qu'il devait pour l'instant retenir.