La crise c'est moi

mireillelefuret

La crise, c’est moi.

Je hais quand les magazines nous parlent comme à des cloches toutes justes bonnes à sonner au son des « Jules » ou des «détox-botox-intox ». Il y a quand même autre chose qu’une résonnance creuse dans la tête d’une femme.

Je hais la fille qui te regarde avec des scanners infrarouges en guise d’yeux, souriant puisque que tu n’es pas assez belle pour que son copain te reluque plus de 2 minutes, et pas assez moche pour qu’elle s’inspire de ce que tu portes pour s’habiller le lendemain.

Je hais les articles « 10 exercices à faire au bureau pour vous muscler sans efforts» parce que OUI, on a l’air parfaitement idiote quand Georgette la secrétaire nous appelle pour une réunion et qu’elle nous trouve en pleine position de l’hélicoptère avec une Contrex à la main. La seule chose qui se muscle alors, c’est la langue de la bienveillante Georgette qui va passer l’après midi à parcourir les bureaux pour raconter votre imitation de Vishnu.

J’exècre les gens qui disent « tchin » et « dans les yeux » en te fixant comme des poissons lunes, ils me donne envie d’appliquer leur demande au pied de la lettre, histoire d’humidifier leurs pupilles une bonne fois pour toute.

Je déteste l’odeur de pisse du métro, les jours de pointe dans la ligne 13, quand la chaleur a fait de l’aisselle de ton voisin de galère une réplique parfaite des chutes du Niagara. Et quand il lève le bras pour se tenir c’est pour provoquer la désintégration subite de ta narine gauche.

Je hais les gens, les gens aigris, et parfois, les jours de gris, où les températures sont aussi basses que mon moral, je me hais un peu aussi.

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