La Dame du Monop

zouzette

L'histoire que je vais vous raconter me rappelle un rêve que je faisais souvent étant enfant (à quelques détails près)...Elle est véridique et pour le moins insolite, vous en jugerez par vous-même. Elle m'a été relatée par ma sœur que je nommerai ici Yasmina, et qui l'a personnellement vécue un soir ...

C’était un soir d’hiver et Yasmina rentrait très tard du boulot, aux environs de 22h30.  Le vendredi soir elle avait pris pour habitude de "faire nocturne". Eh non elle ne bosse pas dans un supermarché ni au mac do du coin, mais dans une boîte d'assurances dont le nom ne sera pas dévoilé ici.

Elle rentrait avec nonchalance ce soir là, en empruntant comme à son accoutumée, la rue Taine dans le 12eme qui la menait non loin de chez elle. La rue quasi déserte à cette heure de la nuit, était silencieuse et sinueuse.  Dans cette même rue se trouve un Monoprix, le "Monop" comme le surnomment la plupart des habitants de la capitale.

En marchant droit devant elle d'un pas ferme, bien décidée à rentrer pour se prélasser sur son canapé devant sa série favorite du moment " The Desperates Housewives" soudain, elle entendit une petite voix surgir de nulle part...enfin…de nulle part c'est une expression, elle devait bien sortir de quelque part cette voix, mais d'où ? Il faisait noir ce soir d'hiver et elle n'y voyait pas grand chose, mais une chose était sûre, sauf preuve du contraire, elle n'était pas Jeanne d'Arc et la voix semblait émaner de la devanture grillagée du "Monop" !

Elle tendit mieux l'oreille et s'arrêta donc devant la boutique close, et là, elle vit une vieille dame près du grillage qui criait : "au secours Mademoiselle, arrêtez-vous s'il vous plait " ! Elle  s'arrêta donc devant cette femme, visiblement dans le besoin et apeurée et lui demanda ce qu'elle faisait là, derrière le grillage de la boutique fermée ! « Je suis enfermée, Mademoiselle, aidez-moi à sortir de là, cela fait des heures que je suis enfermée dans le magasin, j'ai beau crier mais personne ne m'entend, tous les passants que j’ai vus passaient sur le trottoir d’en face, je ne sais que faire, vous êtes ma dernière chance aidez-moi, je suis fatiguée, je n'en peux plus d'attendre, je veux rentrer chez moi".

Yasmina encore abasourdie par la situation si saugrenue qui se présentait à elle, lui demanda alors depuis combien de temps elle était enfermée et si elle avait appelé quelqu'un avant elle. La vieille dame lui répondit qu’elle avait bien tenté de composer un numéro avec le téléphone qui se trouvait dans la caisse centrale, mais qu’elle n’y voyait absolument rien dans la pénombre du magasin.  Yasmina lui répondit alors qu’elle n’allait pas la laisser seule dans cet embarras et que bien entendu, elle allait l’aider.  Elle prit donc son téléphone portable, celui-ci était heureusement chargé, et composa le 17, elle parla à la police en lui expliquant la situation, elle dû néanmoins donner le maximum de détails, la police ayant cru dans un premier temps à un canular !

Puis la police lui demanda de rester sur place le temps d'arriver sur les lieux.  Pendant ce temps, Yasmina entama la discussion avec la vieille dame « mais je comprends toujours pas Madame, comment vous vous êtes débrouillée pour rester enfermée dans le magasin » lui dit-elle ; la vieille dame lui répondit alors « j’étais en train de faire mes courses à l’étage, je n’ai pas vu qu’ils étaient en train de fermer la boutique, j’ai cru entendre quelque chose mais le message n’était pas très clair, alors j’ai continué à faire mes petites courses, c’est quand les lumières ont commencé à s’éteindre que j’ai commencé à me poser des questions, et là je suis descendu, et tout était déjà fermé et je me suis retrouvée enfermée… », « d’accord, mais votre mari ou votre famille vous attendent-ils chez vous ? », « non je vis seule, c’est pour ça que je fais mes courses assez tard le soir » . Yasmina, très humaine, avait remarqué que la dame se sentait rassurée au contact de sa présence et donc elle continua à lui faire la conversation, le temps que la police débarque.

Une demie heure plus tard, enfin la police arriva sur les lieux, les agents prirent les coordonnées de Yasmina, qui n’avait qu’une envie, rentrer au plus tôt chez elle prendre un bon bain et se coucher. Les policiers la remercièrent de les avoir prévenus et la vieille dame la remercia encore de l’avoir aidée.

Yasmina, très fatiguée par la soirée qu'elle venait de passer, rentra ce soir là aux environs de minuit, et s’assoupit directement au contact de son lit en se disant que la prochaine fois, elle rentrera plus tôt du bureau pour être sûre d'arriver à la rue Taine, avant la fermeture du Monop…

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