La dictature du présent.

La dictature du présent ne date pas d'hier, les sénateurs romains auront guerroyé et prouvé leur courage avant de devenir ventripotents.

C'est contre nature !

Certaines civilisations respectent leurs aînés pour ce qu'ils ont su apporter en se dépassant.

D'autres ne vénèrent que la jeunesse, qui pourtant n'a pas encore fait ses preuves.

Autant tuer ses vieux parents tout de suite pour le culte du fonctionnel.

Certaines tribus tuaient les vieux inutiles en leur défonçant le crâne.

De toute façon on aura tout connu.

Nier ce que l'autre a pu être, et surtout leur jeunesse passée.

Si tout le monde avait le pouvoir de se projeter dans l'avenir, en pensée, il y aurait plus de tolérance envers ceux qui ont vécu.

Bien sûr il y a quelques salauds dans le tas, mais la « fin de vie » n'est pas une décharge.

C'est encore plus difficile pour ceux qui sont seuls et n'ont aucune descendance.

A l'ère de Tik Tok, Instagram et autres bidules, les vies passées ne valent plus grand-chose.

Honore tes parents, certes, mais aussi tous ceux qui les ont précédés.

De quoi donc se nourrit la culture, le seul sujet qui, selon moi, vaut la peine d'espérer un peu, de vivre peut-être ?

La culture se nourrit de tous ces hommes et ces femmes, ou inversement si vous voulez, qui ont fait en sorte que le monde change, à toutes les époques, et il n'est pas question ici de progrès technologique, le progrès progressera toujours, mais les outils ne font pas la pensée.

Quel est donc le point commun entre la Saint Barthélémy, la Shoah et ce à quoi on assiste en 2024, malgré toutes les « fins du monde » annoncées.

Mes frères, mes sœurs, diraient-on dans les cérémonies évangélistes, chassons le démon.

Les premier pas sur la Lune me font moins rêver que les romans de Jules Verne, peut-être y a t'il matière à méditer.

Les disques durs du monde entier, quelque soit leur performance, ou les cathédrales de réseaux informatiques, peuvent bien connaître l'apocalypse.

On confond les moyens et les fins.

Est-il vraiment insensé de penser que toutes ces énergies, plus ou moins utiles et indispensables pour l'existence, pourraient disparaître à jamais ?

Ne soyons pas naïfs, je sais, on disait la même chose autrefois, le progrès n'est qu'un leurre qui nous empêche de voir que jamais on n'avance.

Que quelqu'un me prouve, en ces périodes troublées, que l'on a avancé d'un pouce.

Bien sûr, les ravis de la crèche vous diront que ce ne sont qu'élucubrations.

Bon, tant mieux pour eux, l'espoir fait vivre.

Non l'histoire n'a pas changé, l'histoire se répète, c'est notre malédiction.

Certains diront ! « Eh merde aux cons », mais ce n'est qu'un mantra, les cons sont partout et nulle part à la fois, enfin les « cons » c'est nous tous.

Pas de réunion secrète avec des pontes encagoulés, rituels et bougies, les complotistes ont tout faux.

Nous avons toujours orchestré pour forger nos propres chaînes, car la liberté est un saut dans l'inconnu que peu d'entre nous osent faire.