La femme de la gare

Romain Arcadie

Elle regardait sa montre frénétiquement sur le quai de la gare. Elle avait le regard froid, dur. Je ne pouvais m'empêcher de contempler sa silhouette fine, ainsi que les creux et rebonds que dessinaient ses vêtements, toujours prêts du corps.

Je la voyais régulièrement, le matin rajustant nerveusement sur son épaule son immense sac à main. Elle est désirable et pourtant son visage m'apparait sévère et morne. Elle me distrayait en attendant ce train, souvent en retard, rarement réellement attendu, par ma faible envie d'assurer mes obligations professionnelles.

Je la trouvais sexy, et je prenais plaisir à imaginer, à fantasmer, à délirer, à conjecturer. Elle me divertissait, et me faisait oublier mes démons du vide.

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