La fête du chat
petisaintleu
C'est aujourd'hui la journée du chat. J'ai tenté d'en parler à Juliette, ma toute belle. Elle m'a regardé d'un air mutin, me gratifiant d'un coup de patte de velours. Je ne céderai certainement pas aux chimères de ces fauves du marketing qui rêvent de me croquer en me bourrant le mou.
Je me refuse de t'anthropomorpher. Tu me fascines car tu resteras toujours un mystère pour moi. Quand je t'appelle et que tu m'ignores. Lorsque que j'ai la tête ailleurs et que tu viens te lover. Pourquoi me fuis-tu durant des jours dans le jardin, t'apercevant, au détour d'un bosquet, à l'affût d'un repas qui pourtant t'attend dans ta gamelle ? Rêves-tu quelquefois de moi alors que tu t'endors sur le canapé que tu t'amusais à dévaster de tes griffes acérées il y a peu encore ? Qu'ai-je fait pour être l'unique élu à pouvoir caresser ta toison veloutée ? Si tu me connaissais, tu saurais que je ne suis pas le plus méritant des humains et que j'ai bien souvent un caractère cynique. Il faut croire que, d'instinct, tu as saisi que je ne suis pas au fond un mauvais bougre et que je mérite d'être à ta portée. Qui, de toi où moi, fait l'enfant ? Viens-tu me cajoler pour compenser un manque de maternité ? Sont-ce tes ronrons qui me font régresser vers là où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe, calme et volupté ?
Tu es mon trésor caché qui méprise l'étranger. À peine une oreille dressée quand tu m'honores de ta confiance, ton joli petit minois posé tout contre moi. Qu'importe que le ciel nous tombe sur la tête ? Notre autisme commun ne saurait souffrir la moindre contrariété. Peut-être joues-tu au médium du passé. Te souviens-tu de notre amour vieux de plus de trois mille ans, érigé à l'ombre de l'hénothéiste Akhenaton ? T'aurais-je sauvé de serres inquisitrices quand tu avais le malheur d'être habillée du pelage noir qui sied à Lucifer ? Non, laisse-moi fantasmer ! Tu as été le fidèle, omnipotent et célinien Bébert. Je serais un bien mauvais maître si je ne reconaissais en toi la réincarnation de ma regrettée Griotte.
Qu'importe la fête des chats ? Je ne vois en toi que l'animalité que je peux approcher sans finir croqué.
C'est tout-à-fait "le" chat décrit dans son comportement si désarmant et si attachant. Avez-vous lu "Les chats de hasard" d'Annie Duperey ? Elle voue une passion sans limite à ces félins et son livre est un précieux témoignage sur ces personnes animales si nécessaires à notre équilibre. Mais revenons à votre texte : félicitations ! L'avez-vous lu à votre chat ? :)
· Il y a plus de 8 ans ·Sy Lou
Elle vadrouille dehors par ce beau temps. Quelle ingrate !
· Il y a plus de 8 ans ·petisaintleu
Alors gardez le livre pour cet hiver quand elle reviendra se blottir sur vos genoux :)
· Il y a plus de 8 ans ·Sy Lou
Une brise de Baudelaire qui a consacré de "petits "poèmes aux chats. Beaucoup de tendresse transparait à travers ton écriture
· Il y a plus de 8 ans ·hinareva
Très bel hommage à ta chère Juju, et beau clin d’œil à Griotte. ! J'ai bien aimé aussi évidemment le jeu de mots étymologique, sur le "cynisme" .
· Il y a plus de 8 ans ·Le moins qu'on puisse dire c'est que tu n'écris pas comme un chat !
veroniquethery
et toi, que tu n'es pas chienne pour me faire des commentaires.
· Il y a plus de 8 ans ·petisaintleu