La fontaine maintenant à sa place

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Je n'ose plus être qui je suis... Ma place n'ose plus me dire qui j'étais... Planté là comme comme un arbre dont  personne ne veut plus goûter le fruit, je laisse ma présence être photographiée, appréciée, pendant que les pavés tout autour de moi, transforment à leur avantage, l'usure de semelles, de botillons, d'escarpins nouvelle génération... Des yeux, c'est vrai, me touchent ; de derrière des cils grands tels des dattiers, fusent des regards oubliant mon eden juste devant leurs paupières, leurs starting-blocks, leurs départs... La source, critère essentiel de ma vie, de leurs vies, notre eau ; dans des battements nés au coeur de mon oasis, pleurent les déserts de certitude... C'est vrai, je suis las, douce, jamais impropre... C'est vrai aussi, que je reste aussi là, prête pour un demain, d'abreuvement ... Des becs plongent encore dans mon encore ; les anges que vous prétendez être finiront bien par replier leurs ailes en désaccord avec ma place d'où j'écoute les pavés, ces pierres toutes bien alignées qui comme vous, font fortune de tous ceux qui bougent sans le besoin de la soif, ce début de tout et de toutes aventures liées à la vie... de mon désert, le point de mire de vos gourdes, je date les pavés qui ont fait vos barricades, le cercle de  vos mauvais sangs, l'eau, la toute puissante, celle vouée à votre existence coulant désormais en moi sans consistance.