La jeune fille à la licorne
Julien Vigneron
Pendant les vacances d'été, Lili allait chaque année en montagne avec son Papa et sa Maman. Ils marchaient tous les deux ensemble et Lili du haut de ses 7 ans trottinait derrière avec oncle Léon en lui donnant la main. Quand elle marche avec tout le monde sur les sentiers, Lili, et ses tresses brunes a toujours constaté qu'ils ne voyaient jamais de licornes. Quand cette année là elle a posé la question, oncle Léon a dit que c'est parce que les licornes en montagne sont touchées par la foudre. Leur corne faisant paratonnerre. Oncle Léon, les cheveux grisonnants et le short usé par le soleil, aime bien faire des blagues. Il habite à la montagne, toute l'année. Il la connait bien. Ce jour là, Ils ont marché dans les bois, sur un chemin qui débouchait sur les alpages. Puis ils ont continué jusqu'à un lac tout rond, en haut d'un col. Il n'y avait personne autour du lac, le soleil était haut dans le ciel. Les parents de Lili étaient arrivés en premier comme d'habitude. Lili s'est arrêté devant le lac, a regardé les montagnes autour et oncle Léon dit :
— Je suis vieux tu sais et je n'ai jamais vu de licornes.
— Parce que les licornes, elles n'ont pas envie de te voir. A répondu Lili.
La maman de Lili, qui s'était assise sur une grosse pierre, enlève ses chaussures et met ses pieds dans l'eau froide. Alors oncle Léon chuchote :
— Tu crois que les licornes elles ont envie de boire l'eau du lac où ta mère s'est lavé les pieds ?
— N'importe quoi. A répliqué Lili, les licornes ça ne boit pas l'eau des lacs.
— Ah bon, et qu'est ce qu'elles boivent alors ? A demandé oncle Léon.
— Elles boivent la rosée de fleurs, tout le monde le sait.
Oncle Léon et Lili ont décidé de continuer à marcher le long du lac, parce qu'oncle Léon dit toujours qu'on a fait un lac quand on a marché autour. Le lac a une jolie couleur bleu turquoise. Ils ont marché sur le petit chemin de terre entre les herbes puis Lili a sorti un sac de bonbon de sa poche et l'a secoué.
— Qu'est ce que tu fais ? demande oncle Léon.
— J'appelle les licornes, pardi. Elles adorent les bonbons au réglisse.
— Je ne savais pas que les licornes aimaient les bonbons et encore moins au réglisse !
— Si bien sûr.
— Comme moi. A rigolé oncle Léon. Finalement les licornes ont les mêmes goûts que les vieilles branches comme moi. Je peux en avoir un aussi ?
Oncle Léon a été drôlement surpris quand une licorne, toute blanche avec des taches beiges sur le dos et l'arrière train et une corne longue et brillante, est arrivée au bout du lac. Elle a débouché d'on se sait trop où, a secoué la tête puis a trotté quelques pas vers oncle Léon et Lili qui tenait toujours son sac de bonbon. La licorne est venue prendre quelques réglisses dans la main de Lili, puis elle est repartie en trottinant et a disparu derrière le pan de la montagne. Lili avait un sourire jusqu'aux oreilles, oncle Léon qui ouvrait des yeux tout rond, s'est écrié :
— Mille milliards de mille tonnerres !