La Leçon

Ferdinand Legendre


A pas feutrés sur les planches, mes pensées dansent. Pointes et rotations, rouge à lèvre rouge passion, elles tracent d'invisibles cercles presque sans bruit, sans émotions. Elles ne deviendront pas des points de vue, ce serait comme les enchaîner et faire vibrer des vitres de sables au fond de ma gorge. Les heures s'amenuisent, elles s'agitent pour un public absent , qui ne dit mot consent et il n'y a ici ni soupirs ni chuchotement, que des regards vides et ce que je ressens. Je ne veux pas donner mon avis, formuler les choses les vulgarisent, limites et envies, Des bas et haut le cœur au milieu d'une pièce sans rebords, les mots peuvent chuter et se blesser. Je les écris alors et pour leur donner corps je les fais répéter. Jusqu'à ce qu'ils ne puissent, épuisés et vaincus ne me faire du tort, ni m'empêcher d'aimer. Je lève un doigt ou deux tout en baissant les yeux, afin de mieux entendre ou bien d'interpréter. Ce qu'ils me proposent, ce qu'ils s'émancipent, ce qu'ils sont insolents quand ils sont questionnés. Ce que je ne veux plus avoir à expliquer car parfois tout est clair mais il faudrait le taire car rien n'est recevable. Et couché sur la table à mes mots ,vrais élèves, je donne des coups de règles et de bien des façon je leur fais la leçon.

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