La lectrice
Stéphan Mary
Habitant l'espace d'un arbre, habilement occupé par cinq hippopotames à Babylone, dans la spontanéité qui sera inévitablement inscrite dans le papyrus afin de ne pas souffrir de l'absence noyée sous le déluge hypocondriaque formant une course d'obstacles similaire à l'enclos de la piste du cirque dans lequel les fauves bondissent d'une plateforme à l'autre, répondent à chaque mouvement du dresseur, chaque intonation de voix, chaque claquement de fouet frappant l'espace avant de toucher le sol, la lectrice fascine son auditoire.
Dans une scénographie très travaillée, la lectrice a sorti ses bijoux fétiches pour appréhender Eustache. Mais Eustache sera-t-il à la hauteur de la petite fille qui aimait son chien ? Les mots l'envahissent crier slamer marcher donner en partage à vous public, sans lassitude, posé là sous les nuages. La saveur des mots procure une augmentation de chaleur que vous ne contrôlez pas. Ces mots eux-mêmes constituent des phrases, des paragraphes, des chapitres le tout étant plus simplement nommé livre. Une parole, un bisou pour lire écrire chanter danser peindre.
Avec courage toi public la tête légèrement de coté signifiant l'écoute, à moins bien sûr qu'il ne s'agisse d'une hernie cervicale, la lectrice ou le lecteur partagent le bonheur d'être avec toi assis sur scène, à une main, une voix, un porte voix sans haine ni rage, contrariant, contredisant, contre tout contre. Tu sens les rencontres dans la forêt des consonnes et des voyelles passant d'un regard à l'autre, parfois très vite quand le texte déborde d'actions, du flux de pensées du personnage principal s'adressant à d'autres personnages. La lectrice souffre-t-elle vraiment ou n'êtes-vous, vous auditeurs, que le fauve qui arrive directement de Kenavo avec paix, obéissant au coup de fouet de l'auteure qui exige tout à la fois d'être dresseuse du sens qu'elle met dans sa lecture, fauve regardant passer le troupeau qui dit bravo, surfant de lignes en ponctuations, cherchant à repérer sur quel moment fragile elle ou vous spectateurs allez pouvoir bondir
Le chœur s'envole dans un plaidoyer sans partition
Le chœur frivole s'envole avec un mot sans conviction
Le chœur de Guignol amuse les enfants c'est la tradition
Le chœur camisole juge les protagonistes donne une punition
Etat de torpeur reposant dans l'arène du jugement
Etat de celui qui est né plus tard beaucoup trop lentement
Etat qui impose ses règles les devoirs et les obligations poliment
Etat qui veut retrouver son chemin condamnant les compliments
Ni haine ni contre jour pour écrire pour contredire le désespoir
Pourtant le peuple du chœur hurle le pouce en bas sans aucun espoir
Pour elle la folle et lui qui a mal
Pour lui différent proche de l'animal
Pour eux qui manquent d'une respiration optimale
Pour nous le chœur qui oscille entre le bien et le mal
Naissance et endormissement représentation
Torpeur et peur du premier vagissement sans éclosion
Le cri reste étranglé à la vue de ce monde sans concession
La mère endormie ne sent plus rien de ce cœur sans respiration
Ni haine ni contre jour pour écrire pour contredire le désespoir
Pourtant le peuple du chœur hurle le pouce en bas sans aucun espoir
Ne pensez pas une seconde qu'il y a tristesse
Bien au contraire et sans politesse
Dans une scénographie très travaillée, la lectrice et son lecteur donnent en partage à vous, public, la saveur des mots qui eux-mêmes constituent des phrases, des paragraphes, des chapitres le tout étant plus simplement nommé
Nos écritures partagées
De rien Stephan, Marie suffira, surtout que c'est un pseudo !!! , bonne soirée à toi, continue à écrire, tu as du talent !!! Je ne sais pas si tu as remarqué, plein d'auteurs qui avaient déserté W.L.W reviennent à la source, cela fait du bien , car il y a des gens de talent, on ne voit plus Dimitri-na comme tu l'appelais affectueusement, il va falloir lui envoyer un message privé !!!
· Il y a plus de 10 ans ·marielesmots
Hello Marie. En fait ces derniers temps j'étais le nez dans le guidon et beaucoup de production à faire. Je n'ai pas eu le temps de tout lire et de voir si les anciens revenaient. Mais c'est une bonne nouvelle
· Il y a plus de 10 ans ·Bonne soirée
Stéphan Mary
Je comprends l'intensité du partage, on est ailleurs dans ces moments là et cela fait tant de bien, encore bravo !!
· Il y a plus de 10 ans ·marielesmots
En live en plus, c 'est magnifique Stephan, comment les mots peuvent transcender, CDC pour moi,
· Il y a plus de 10 ans ·marielesmots
Merci :) C'était une super rencontre d'émotion, de spectacle, une très bonne scénographie. 21 lecteurs auteurs des textes et 2 non lecteurs mais néanmoins auteurs avec Jean Paul Dupuis http://welovewords.com/moindremal
· Il y a plus de 10 ans ·très très bon et ma modeste personne.
Ainsi, tous les 2 avions des contraintes :.
Nous avons eu 50mn pour écrire sachant que nous avions 23 mots donnés par le public à insérer sans dénaturer le contexte, l'ambiance... et le texte La lectrice clôturait cette mise voix. Objectif : écrire mais sans oublier d'entendre et de voir !!
Résultats supers pour tout le monde. et un vif grand merci du public totalement sous le charme de ce travail collaboratif. Alors dans ces cas là on dit merci à Léa Toto pour avoir drivé aussi subtilement cet atelier écriture/lecture saison 2013_2014.
Parfois cette sensation d'avoir recu et donner ne serait-ce qu'une heure à décoller du quotidien, d'écrire avec et pour ces belles personnes, parce que Léa Toto est un nom à retenir !
Tu comprends pourquoi je te dis sincèrement merci : ce texte existe donc pour d'autres, pour toi, pour vous lecteur'es, pour nous équipe d'une saison, pour moi.
So, si les lecteur'trices de wlw prennent du plaisir... :)
Stéphan Mary