La mécanique des corps

Pascaline Alleriana

Le train Paris-Berlin met une nuit pour parvenir à destination. Ils sont quatre chercheurs en science physique (trois femmes et un homme) à se partager un compartiment.

Iris et Nilda ont pris le train à 20 h, en gare de Paris-Est. Ces deux Brésiliennes ont la silhouette des garotas de Rio et le cerveau des lauréats du prix Nobel. Elles sont collègues et amantes. Bardées de récompenses (elles ont été élues reines du carnaval carioca) et de diplômes scientifiques, elles passent une année à Paris, dans un institut de physique prestigieux.

Barnabé les rejoint à 23 h, en gare de Strasbourg. Il est physicien lui aussi, mais dans un centre de recherche nettement moins réputé. C’est la première fois qu’il rencontre Iris et Nilda. De vrais canons et des têtes : il en est tout ému. Et tout excité, car elles se mettront sûrement en petite tenue pour la nuit.

C’est Heike qui a réservé le compartiment à quatre couchettes. Cette Allemande adore tester les compétences de ses collègues, et pas seulement scientifiques. C’est une gourmande, paraît-il ; c’est également une femme de poigne. Elle montera en gare de Francfort, à 2 h du matin.

Tous les quatre se rendent au même colloque sur la mécanique des corps. Iris et Nilda (ultra-calées) ont envie d’épater Heike par un strip-tease à leur sauce. Barnabé (chercheur de second ordre) souhaite dorer son blason en servant ces jeunes femmes. Qui osera quoi ? La nuit va en décider.

Tout essoufflé, Barnabé grimpe dans le train. Il a failli le rater, car il photographiait (avec son portable) un téton de sa copine Doriane dans les toilettes de la gare. C’est un souvenir coquin. En même temps, il constitue un super test sur les équations de la mécanique : quel est le comportement de cette matière en milieu thermo-fluide ?

Encombré par sa valise, Barnabé avance dans le couloir, à la recherche du bon compartiment. Dans plusieurs wagons, les rideaux ont été tirés. Personne ne dort dans un train à 23 h. Alors, de belles parties de postérieur doivent s’y dérouler. Lorsque les vitres permettent de voir, Barnabé se dévisse la tête en passant. Il ne remarque rien de croustillant, jusqu’au moment où…

Dans ce compartiment, deux jolies filles sont juchées sur l’une des couchettes. Elles se caressent mutuellement les seins. Tout le monde peut les voir. Son billet entre les dents, Barnabé en reste sidéré. Comme les jeunes femmes entreprennent de se débarrasser de leur culotte, il attrape le vertige et s’entrave dans sa valise. Il cherche à se retenir à la portière coulissante, mais elle cède sous son poids.

Badaboum ! Le voici au pied des filles, très gêné. Elles ne le sont pas du tout. Leurs brassières retroussées montrent leurs tétons. L’une se présente avec un grand sourire : c’est Nilda. L’autre (Iris) saisit le billet de la bouche de Barnabé pour vérifier sa place : il se trouve dans le bon wagon. Muet de plaisir, il fait semblant de s’être luxé le bas du dos. Les deux chercheuses brésiliennes l’aident à se relever. Leurs seins demi-nus le frôlent. Et comme elles font mine de se rajuster, il sort son téléphone pour leur montrer le téton de Doriane.

 

Nilda

Iris tourne le dos à la portière, heureusement ! Elle n’a pas remarqué que les rideaux sont restés ouverts. Quand je mets mes tétons à l’air en public, elle ne le supporte pas. La jalouse… Elle a pourtant craqué pour moi le jour où ils étaient bien visibles, mes seins. Elle était super fière qu’on défile ensemble au sambodrome, il y a deux ans. Et c’est mon sourire qui a convaincu le jury ; c’est grâce à moi qu’on a remporté le prix des reines du carnaval. On s’est félicitées dans les coulisses et depuis, on se doit fidélité. C’est comme ça avec elle. Pourtant, si j’avais pas léchouillé le directeur de l’Université du Brésil, on n’aurait jamais obtenu notre mission de recherche à Paris. Mais quand c’est pour le boulot, Iris ferme les yeux.

J’ai hâte de rencontrer ce physicien de Strasbourg. Il s’appelle Barnabé, nous a dit Heike. Un gars mignon, paraît-il, et qui n’a pas la grosse tête. Ah, ça fait déjà deux ans que je suis avec Iris ; je me laisserais bien sucer par un mec, pour changer. Sans cette occasion du colloque, je n’oserais pas. Elle est tellement amoureuse de moi. Là, elle me caresse comme si j’étais une porcelaine chinoise. Heike prend moins de précautions. Quand on l’a rencontrée à Paris, il y a trois mois, j’ai constaté immédiatement qu’elle avait le même point de vue que nous sur la mécanique des corps : baiser donne des idées. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle mette ça en pratique sur un banc du Quartier latin (c’était trop tard pour qu’il y ait des passants). Mais bon, elle avait apporté un archet et mon popotin est devenu un violon sous ses doigts.

Ouh là ! C’est le contrôleur qui défonce la portière ? Eh non, manque le képi. Il a l’air tout penaud, ce jeune gars empêtré dans sa valise. Hop ! On va l’aider à se relever. Tiens, il a son billet dans la bouche. Comme si on allait vérifier sa place. En fait, c’est une bonne idée. Je pourrais passer le voir en allant aux toilettes. Zut, Iris m’a devancé ;  voici Barnabé qui voyage dans le même compartiment que nous. Il se présente. C’est bon signe : ses yeux viennent de dire bonjour à mes seins. Faut dire que dans l’urgence, on ne s’est pas rajustées. Et Iris me l’avait bien retroussée, ma brassière.

Il me plaît, ce physicien aux yeux de velours. Il fait son timide : on dirait une nana qui n’a jamais utilisé de gode. Maintenant, il grimace. Il s’est cassé quelque chose en tombant ? Ho hisse ! Le voilà debout. Bon, c’est vraiment un mec ; j’ai pas trop l’habitude… Et puis on ferait mieux d’attendre Heike pour le chauffer. C’est elle qui a organisé le voyage. Alors, on rajuste nos brassières.

Qu’est-ce qui lui prend, à ce Barnabé ? Il me tend son téléphone. Je vois la photo d’un téton.
- Mon portable a dû se déclencher tout seul. C’est votre sein ? me demande-t-il.

D’un geste, Iris dévoile mes nichons pour les comparer au cliché. C’est la première fois que ça lui arrive. Elle veut vraiment me partager, cette nuit.

 

Barnabé

Sûr qu’elles ne m’ont pas vu, ces deux beautés. Autrement, elles se seraient arrêtées de se titiller. La fille en orange y va franco sous la brassière de la fille en vert. Et réciproquement. Leurs seins m’ont l’air petits et bien fermes, comme leurs culs. A côté, Doriane est un boudin. Si je ne fais pas de bruit, elles ne se douteront pas que je les mate : leur compartiment est éclairé, alors qu’il n’y a pas de lumière dans le couloir.

La nénette en vert prend son pied. Elle soupire, elle sort sa langue, elle se mord les lèvres. Et ça excite sa copine qui lui retrousse bien haut sa brassière. Bon Dieu, ces tétons ! Ils sont super voluptueux. J’ai l’impression de les tenir dans mes mains et de les sucer passionnément, comme la nana en orange. Les voilà qui se roulent un patin. Un vrai. C’est de l’érotisme en grand, ce que je vois. Elles donnent l’impression d’avoir eu le coup de foudre l’une pour l’autre. Mais tout le monde sait que les filles se bécotent entre elles pour attirer les mecs.

La fille en orange se déhanche comme une danseuse de samba. Et sa copine en vert lui déshabille les fesses. Là, faut que je prenne une photo, c’est trop sensas ! Au moment où je sors mon portable, le train fait une embardée. Je tangue et ma valise, pareil. J’essaie de me retenir à la portière du compartiment, mais elle cède. Aïe ! Me voilà à leurs pieds.

J'ai mon billet dans la bouche, ce qui m’évite temporairement de parler. Hé, elles sont ravies d’avoir de la visite… Celle en vert me montre gentiment ses seins, tandis que celle en orange prend un air de contrôleuse pour vérifier ma place. Je suis au bon endroit.

En fait, elles attendaient le premier venu pour se lancer dans une partie à trois. J'ai décroché le cocotier ! Tiens, je vais leur prouver que j’y pensais avant d’y penser. Un téton est un téton : je leur montre celui de Doriane et elles se diront peut-être qu’il s’agit d’un des leurs.

Faut pas que je traîne ; elles sont en train de se refroidir. La belle en vert vient de rajuster sa brassière. Je ne suis pas très loquace, aussi. J’ai bredouillé mon prénom, elles m’ont dit le leur ; je l’ai même pas retenu… A toute berzingue, je cherche ma photo de néné et je la leur tends. Elles sont stupéfaites. J’explique que mon téléphone portable s’est déclenché tout seul.

La nana en orange pige plus vite que celle en vert. Elle soulève d’un coup la brassière de sa copine. Je suis prêt à lui lécher les orteils pour la remercier.

 

Iris

Elle est toujours aussi sexy, Nilda. Je ne m’en lasse pas. Elle me flanque ses tétons sous le nez, dès qu’elle veut qu’on se surpasse en mécanique des corps. Elle me l’a fait il y a trois mois, juste avant la conférence à l’Institut de Paris. L’épreuve du feu : la salle était pleine d’hommes qui n’avaient pas des têtes à se faire câliner les omoplates. Je crispe lorsque je vois des mecs sans fantaisie sexuelle ; je n’en ai jamais approché un seul ; c’est Nilda qui s’en occupe.

Là, comme on n’attendait plus que nous sur l’estrade, elle a improvisé un strip éclair derrière la porte, en se caressant la chatte et les nichons : c’était encore plus intense qu’au sambodrome de Rio, il y a deux ans. Ensuite, la conférence s’est déroulée sur du velours. Nilda a mentionné des résultats super complexes et je les ai expliqués sans hésiter.

Ça été l’ovation. Heike était dans la salle. Elle est venue nous féliciter et elle nous a invitées à ce colloque de Berlin. La consécration : un lauréat du Nobel de physique préside l’événement. On va vraiment pouvoir montrer qu’on a un QI ! A condition que Nilda ne me traite pas de bégueule, comme elle l’a fait devant Heike. Elle a dit ça après une demi-douzaine de martinis. On sortait du bar ; elle a pris Heike par le bras et d’un coup, j’étais la mijaurée qui pensait qu’à résoudre des équations de mécanique.

Brusquement, ça me revient. Avant de balancer son insulte, Nilda a déboutonné son chemisier : dessous, elle portait son soutien-gorge seins nus. Celui qui ressemble à un harnais. Elle n’avait pas besoin de draguer Heike à ce point ; on était invitées au colloque toutes les deux. Mais avec elle c’est comme ça, il lui faut du corps à corps pour prouver qu’elle est la meilleure.

Heike n’a pas hésité. Elle a serré ses nichons en lui frôlant la bouche. Collées l’une à l’autre, elles ont trotté dans l’ombre. Je n’existais plus... Pourtant, c’était moi qui portais le sac de Heike ! Dedans, il y avait un archet. Je l’ai sorti et j’en ai foudroyé le derrière de Nilda. Heike s’est mise à rire ; elle nous a montré comment on s’en servait, sur un banc du Quartier latin.

Tiens, on a de la visite. Un garçon. Pas possible ! Il a son billet dans la bouche, je vais le renvoyer direct dans son compartiment. En fait non, vu sa place, c’est Barnabé, l’invité de Heike. Un physicien très prometteur, d’après elle. Timide, on dirait : Nilda lui montre ses seins et il n’a pas encore cherché à les toucher. Bon, il s’est peut-être fait mal en tombant à la renverse. Hop ! A nous deux, on va le relever.

Voilà qu’il sort son téléphone. Faudrait pas qu’il oublie d’appeler sa mère… Ah non, j’y étais pas. Cette photo présente un téton. De sa copine ? De Heike, plutôt. Mais oui ! Comme elle nous rejoint seulement à Francfort, elle a dû lui transmettre le premier aspect de la physique des corps à explorer cette nuit.

Mon amour de Nilda, fais-lui donc goûter tes nénés…

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