La mort, c’est banal, c’est d’un commun !
Hervé Lénervé
Avec la mort ! Comme avec n'importe quel sujet, il y a toujours plusieurs façons de le traiter subtilement ou militairement.
Bon, sur un plan biologique, la mort de pose pas de problème particulier. Chacun admet que l'espèce soit perpétuée, comme le crime est perpétré, grâce à la mort d'individus. Ce qui engendre de nouvelles générations plus aptes à accepter les modifications du milieu en mutant un tantinet leurs matos génétiques.
Maintenant avec une vision plus intime, la mort des autres, d'autant plus si on ne les aime pas, pose moins de questionnements existentiels que sa propre mort, d'autant plus si on s'aime bien.
Donc, sur un plan plus personnel, la mort peut angoisser le vivant, je vous le concède. Chacun va raisonner avec sa grille, son herméneutique, dirait le vieux philosophe grec à qui on n'avait rien demandé, pourtant, au demeurant, nonobstant, flute et flute de pan ! Donc les interprétations diffèrent du tout au tout, si on est croyant ou si on est à la bourre pour un rencart amoureux.
Comme je suis moins croyant qu'un crayon à papier, je laisse à ceux qui le sont, l'originalité de leurs dessins : Eden, Pandémonium, Harmonium et grandes orgues. Anges canons volant de tous côtés, mais comme ils n'ont pas de sexe, honnêtement que voulez-vous qu'on en foute et cela de n'importe quels de leurs côtés ?
Je ne parlerai donc, qu'en tant que mécréant, en emporte le vent. Il est difficile de concevoir la mort de la pensée et même impossible, car comme elle est, elle-même, l'outil de cette réflexion, elle touche à son impossibilité prôpre, par nature ou par essence, si on est plus motorisé qu'écolo. La pensée ne peut appréhender son arrêt de pensée, elle n'est pas faite pour cela, pas étudiée pour, elle n'est pas comme ça et ce n'est pas une fille facile, croyez-moi. Maintenant, le cœur n'envisage pas, non plus, son arrêt cardiaque, mais pour lui, c'est normal, car à part être amoureux, il n'est pas foutu de pomper la moindre pensée, aussi liquide soit-elle.
Pour moi, nous faisons tous, l'expérience de la mort une fois par jour. La nuit, dans un sommeil sans rêve, hors des cycles de sommeil paradoxal. Ce temps passé à dormir est hors conscience, un trou de sept heures dans son vécu, pour moi, la mort c'est cela. Plus de conscience d'existence et c'est tant mieux, car la mort n'a pas d'existence vivante ou seulement chez les zombies, mais ils ne représentent que 0.3 % de la population mondiale à leur dernier recensement et quand on leur pose sérieusement la question, ils se bornent à répondre des barbarismes genre: « Hareugreugneufaimfaim ! » Assez limité le zombie ! Il ne va guère briller en société.
La mort est abstraite, le néant aussi et comme la mort c'est le néant, on obtient une abstraction au carré, style Picasso dans sa période « grave barrée ! »
La belle mort, c'est s'endormir le soir et se réveiller mort le matin. Cool ! Moi, sincèrement mourir, je m'en fous, c'est vieillir qui m'emmerde et comme la meilleure solution pour ne pas vieillir, c'est encore celle de mourir. J'aime bien la mort, « je l'aime le soir, belle et le matin fanée », ah, non, ça c'est pour la rose. Vieillir, n'est donc pas une condamnation à mort, mais une consolation de mourir. (J'ai déjà dû la faire, celle-là, je radote un peu, c'est le vieil-âge qui succède au moyen-âge !)
Dans la littérature, la mort n'arrête pas de changer de nom, la Camarde pour certains, la Camargue pour les chevaux. Dans les cultures, Thanatos pour les freudiens, Takarepassé pour les Japonaisiens. Elle prend tous les aspects, tous les outils, la faux… c'est la Grande Faucheuse, les ciseaux… c'est la petite Gertrude (ma coiffeuse), la clé à molette, c'est Mario 3D.
La mort est difficilement saisissable, elle est comme l'eau, liquide de son état, entre zéro et cent degrés, chez nous, où on sait planter les choux. Elle vous file entre les doigts et vous ne risquez pas de l'embrasser sur la bouche, elle a une putain d'haleine de chacal la gonze. Si elle vient se coucher dans votre lit, elle prend toute la place, ronfle comme un phoque et vous colle ses pieds glacés sur le ventre et après pour vous réchauffer, Bernicle ! Vous pouvez toujours entasser les couvertures jusqu'au plafond, vous aurez froid toute la nuit. Non, désolé, mais la mort n'est pas une amante confortable et chaleureuse. Moi, perso, elle ne me fait pas bander plus que cela. Mais, chacun ses attirances, comme on dit : « les goûts et les odeurs… » Pour la saveur, j'sais pas, je n'en ai pas encore mangé, du macchabée, mais pour l'odeur, c'est connu. « Mourir, tue ! Le mort, pue ! »
Un conseil d'ami, fuyez là, au loin ou alors affrontez-la, à mains nues, mais n'ayez plus peur d'Elle, car la peur de mourir n'a jamais empêché la Mort de prendre quiconque. La peur de la mort empêche seulement de vivre sereinement son laps de vie.
Stoïcisme : Il ne sert à rien de se torturer sur des événements hors de votre pouvoir de contrôle. (C'était pour revenir un peu à la philo.)
Excellent! :)
· Il y a environ 7 ans ·minuitxv
Non, non ! Il ne faut pas, je serais capable de le croire. :o)
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
Moi pas peur! Moi grimpe sur arbre. Mort cherche partout où où où où....
· Il y a environ 7 ans ·julien-greco
T’auras beau te cacher dans un trou, au tréfonds de la Terre ou monter au plus haut des cieux, la Mort te trouveras quand même ! :o)
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
A force d'écrire ou pas, certains élus devenus ainsi verts arrivent à mourir immortels.
· Il y a environ 7 ans ·yl5
Les auteurs reconnus rêvent d’être élus immortels avant de mourir.
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
Comme disait le regretté Coluche: "...Je veux mourir de mon vivant...". Prémonitoire, l'artiste.....
· Il y a environ 7 ans ·phil-29
Arrête ! Coluche est mort ?
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé
Notre fin est donc écrite dès le commencement tout simplement. Nous vivons et le moment venu nous cessons d'exister , point ! Entre temps adonnons nous désir de bien vivre,"La peur de la mort empêche seulement de vivre sereinement son laps de vie "ecrivez vous
· Il y a environ 7 ans ·Pensée mouvement qui devrait nous animer entre ces deux moments définitifs
pseudo-evenement
L'effrayant sujet de la mort celui qui nous renvoie aux séparations définitives de notre existence terrestre, aux plus grands des chagrins ,ceux que nous ne sommes jamais prêts à affronter . Peut-on se résoudre à ce qu'un être aimé puisse nous quitter partir vers un au delà indéfinissable.
· Il y a environ 7 ans ·La mort est absence, manque, frustration, désolation et inéluctable car du point de vue biologique en donnant la vie on donne aussi la mort.
pseudo-evenement
Merci pour ce texte Hervé!
· Il y a environ 7 ans ·La vie marque notre passage biologique sur cette terre. La vie a un début la naissance et une fin la mort .La mort s'invite plus souvent qu'à son tour dans la pensée.Elle nous accompagne toute la vie.La mort nous renvoie aux choix les plus intimes , aux choix fondamentaux de nos existences Fragiles sont nos racines plantées dans la terre et cette fragilité renvoie à la fin de toute chose, à sa destruction possible, à son état temporaire.
pseudo-evenement
Dieu n’existe pas ! La Mort existe ! Mais je ne pense ni à l’un, ni à l’autre. Que faudrait-il aux êtres ou aux choses pour que j’y pense un peu ? Ah, oui ! Je sais, il faudrait qu’ils cessent de n’être qu’abstractions et partagent mon quotidien, comme mes potes, ma femme, mes maîtresses (je fabule pour me rendre intéressant), mon fils, mon chat, qu’ils partagent ma vie tout simplement.
· Il y a environ 7 ans ·Hervé Lénervé