La mort de l'hiver

La neige enfin tombée des toits des maisons roses

Annonce l'arrivée d'un printemps salvateur.

Tu es partie Froidure, Ô, sale hiver morose,

Les rayons du soleil t'ont transpercé le cœur.

Les cafés ont sorti les tables et les chaises,

Le vent, parfois jaloux, agace les clients.

On parle, on boit, on rit, on se sent si à l'aise

Sur ces trottoirs noircis et sous ce ciel clément.

Chasse-neige au garage, on entend les oiseaux.

On se montre, on dévêt, on recherche l'Amour.

Allons tous sur la plage, on entend « Qu'il fait beau ! »

Et le soir, près d'un feu, on se joue quelques tours.

Printemps ! l'hiver est mort et le ciel se déchire,

Et verse son sang bleu jusqu'aux femmes rieuses

Qui sur un sable blanc, devant de gros navires

Exposent dénudées, leurs nuques délicieuses.