La multitude
mglow
On s'habitude à la solitude. Surtout lorsqu'elle nous semble indispensable par moment. Envahissante mais tellement nécessaire à la fois. On s'habitue au silence du corps et de l'esprit dans la pièce. Le regard vide comme action quotidienne et la pénombre, l'ambiance autour de nous.
On s'habitue à la foule. Aux hommes des autres. Aux femmes des autres. Aux amis des autres. Aux enfants des autres. Aux chiens des autres. Au bonheur des autres. Aux histoires des autres. Aux problèmes des autres. Aux rires des autres. Aux colères des autres. Sans trop savoir pourquoi alors que personne ne nous y oblige. On fait comme tout le monde au risque qu'on nous découvre. Et, on s'y habitue aussi.
On s'habitude à la solitude. Surtout lorsqu'elle nous semble indispensable par moment. Envahissante mais tellement nécessaire à la fois. On s'habitue au silence du corps et de l'esprit dans la pièce. Le regard vide comme action quotidienne et la pénombre, l'ambiance autour de nous.
Ensuite, c'est un retour au naturel. Un retour au chaos sucré dans la pièce du haut. Quelques larmes, quelques injures, quelques musiques classiques aux rythmes qui diffèrent tout en ayant cette note répétitive de violence, de ravage, de férocité. On adore ça justement parce-que c'est brutal. Justement parce-que c'est doux. Justement parce-que c'est frontal. Et alors, on augmente le volume en y mêlant nos peines et nos rêves en attendant le retour du soleil. Et alors, on entend les voisins crier. Et alors, les sirènes résonnent. Chut... ça... sonne.
On s'habitude à la solitude. Surtout lorsqu'elle nous semble indispensable par moment. Envahissante mais tellement nécessaire à la fois. On s'habitue au silence du corps et de l'esprit dans la pièce. Le regard vide comme action quotidienne et la pénombre, l'ambiance autour de nous.
Paupières ouvertes. Bouche amère. Le bruit extérieur déjà en marche. Il faut se laver, s'habiller. Porter le masque, connaître son rôle. C'est pas l'moment de se planter au théâtre social. Ne pas pleurer... Sauf si d'autres se lâchent. Ne pas trop rire... Sauf si d'autres se lâchent. Ne pas trop en dire... même si les autres se lâchent. Un mimétisme automatique dénoué de réflexions depuis le ventre de maman.
La solitude dans la foule diffère de celle de la pièce du haut. La solitude dans la foule nous déshabille et nous déshumanise. Elle est plus violente, plus brutale, plus agressive. Elle nous rappelle à quel point la plaque est bel et bien à côté de nous.
Écriture aérienne, efficace, et d'une justesse presque déconcertante. Et ce "on" comme une invitation dans le texte.
· Il y a plus de 8 ans ·J'aime beaucoup...
eliza
... et déjà depuis le début: On s'habitude à la solitude...
· Il y a plus de 8 ans ·effect
C'est vrai. C'est presque un passage obligé
· Il y a plus de 8 ans ·mglow
Un grand merci @ELIZA !
· Il y a plus de 8 ans ·mglow