La musique dans la peau

A l'occasion du prochain Téléthon, le compositeur Rouget de Lisle sera à l'honneur dans la ville qui l'a vu naître : Lons-le Saunier. L'oeuvre qui l'a rendu célèbre, la Marseillaise, y sera notamment interprétée par des chanteurs dont la prestation sera retransmise en direct sur France Télévision. Jusque là tout va bien, sauf qu'un passage de l'hymne national pose problème au producteur de la chaine, lequel estime que chanter "un sang impur abreuve nos sillons" n'est pas très approprié lorsqu'on fait une émission qui parle d'enfants malades et de problèmes génétiques. L'idée de remplacer ce passage par une parenthèse instrumentale a ainsi été proposée, afin de ne froisser aucune sensibilité. 
Il est vrai qu'il serait temps de reconsidérer l'impact négatif que peut avoir La Marseillaise sur ceux qui l'écoutent. D'autres paroles de cette chanson vindicative ne mériteraient-elles pas d'être occultées dans certaines circonstances ? Prenons le cas des jeux paralympiques. N'est-il pas légitime de penser que les termes "marchons, marchons" traduisent une certaine indélicatesse lorsqu'il s'agit de mettre à l'honneur des compétiteurs paraplégiques ? Et que dire de la phrase "ils viennent jusque dans vos bras", au moment de s'adresser à des personnes privées de l'usage de leurs membres supérieurs ? Si l'on décortique minutieusement l'oeuvre de Rouget de Lisle, la liste pourrait bien s'avérer longue en la matière. Mais il existe à mon avis une aberration encore plus manifeste à cet égard, à savoir l'usage de La Marseillaise pour glorifier les exploits du PSG...