La naissance des idées
monster-inside
Se coucher, éteindre la lumière, fermer les yeux.
Se faire tourner autour par une idée, une minuscule idée, une nano idée,à peine une bribe de phrase un (mauvais, forcément) jeu de mot, une association incongrue. Obsédante comme le bourdonnement sifflant des virevoltes du moustique affamé un soir d'été à la chaleur étouffante.
Rouvrir les yeux, rallumer la lumière, extirper de son tiroir le carnet et le crayon prévus à cet effet - ignorer la tablette de chocolat noir qui s'y trouve aussi. Emprisonner noir sur blanc l'idée-moustique pour qu'elle arrête ses incessantes vrilles insensées. Se recoucher, serein de la savoir tout près, sauvée de l'oubli.
Apprécier le calme.
Eteindre la lumière.
Fermer les y...
"dzzzzziiiiii...zzzzZZZZZDZZZZzziiii....DZZZZZZZIIIIiiii"
Rouvrir les yeux. Vite, se saisir du carnet, resté par précaution à côté de l'oreiller. Y projeter l'idée en quatrième vitesse comme on se débarrasse des caprices d'un gamin en le renvoyant dans sa chambre. "PAS maintenant!"
Se rallonger, satisfait du bon mot qu'on vient de coucher, à défaut de s'être endormi, et de l'efficacité avec laquelle on a géré la chose, fort maintenant d'un certain nombre de nuits d'expérience en la matière.
Eteindre la lumière.
Fermer les yeux.
Laisser son corps peu à peu se détendre et ses pensées s'envoler à la dérive.
Ne plus penser à rien...
... Avoir une idée.
excellent et bien vu, tous les jeteur d'encre ont vécu ça, cdc
· Il y a presque 13 ans ·franek
J'adore la comparaison avec l'agaçant moustique. C'est vraiment ça, jusqu'à l'écrasement de l'idée sur le papier.
· Il y a presque 13 ans ·ysabelle