La nuit

aile68

Je connais mal les villes de nuit mais je les imagine pleines de bruits de moteurs, de jeunes qui sortent des bars en riant, on dirait une pub pour célébrer l'été et ses festivités avec son cortège de feux d'artifice et de majorettes en jupette. Blondie chante dans un juke-box vintage, on l'entend dans les rues éclairées par des luminaires incandescents, des banderoles aux bouts déchirés par le vent se déploient dans la nuit clairsemée de lumières. ça pourrait être moi cette fille adossée au mur, elle cherche l'amour sauf que moi je le montre pas. Mes tee-shirts sans décolletés sont bien pudiques, et je nage dans un bonheur intérieur qui me fait doucement sourire.

Les villes la nuit offrent des scénarios improbables, petits bouts de sketchs comme des tranches de vie qu'on imagine même pas, l'été et ses rendez-vous dans les bars les plus peuplés ne fait que commencer. Les arbres et ses silhouettes, les réverbères et les feux tricolores dansent comme ces jeunes imbibés d'alcool. S'éloigner dans un parc et la faire cette déclaration d'amour qui nous tordait le ventre, en anglais, en français, en allemand, qu'importe, l'amour est international, universel, on le sait. Rêve d'un lointain inoubliable, de nouveaux horizons, d'une fraternité universelle, l'été offre la possibilité de s'en aller comme avant avec un sac à dos sur l'épaule, la tête pleines d'espoirs.

De tous les rêves qu'on a fait, aucun ne sera aussi bien que la réalité quand elle est belle, fantastique, magnétique. C'est mieux qu'une glace géante en Amérique, qu'un message avec la première déclaration de notre vie. Etre sage, la nuit, le jour c'est un appel discret, ne pas l'oublier celui, celle qui ne dit rien, qui rit trop doucement. Il, elle existe aussi, même au coeur de la nuit. 

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