La nuit, un lys

aile68

La nuit s'est bien installée entre réel et irréel, rationnel, irrationnel. Je chemine sur un sable noueux, paresseux, personne autour de moi, qu'une plage perdue, bleue à loisir, et au loin l'écho d'une mouette. Apprivoiser le goéland, le mât si hautain, confondre la mer et l'océan, distinguer le phare là-bas à sa triste lumière tremblotante. Sauver Willy, sauver mon âme, celles de mes rêves enfouis, l'univers infini des écervelés. Le vent muet, le vent éteint est une caresse aimante grâce à laquelle j'entends des sirènes en moi, leurs chants sont attirants, tétanisants. La mer, l'océan, je ne sais où je me trouve, soudain glacés, soudain frémissants sous mes pas, passent à travers les dunes, les barques retournées, c'est la fin de l'été, les chaises de plage sont pliés, les transats rangés. Tout ce vocabulaire me fait rêver, c'est encore les vacances quand on le lit , le prononce avec envie d'y être, c'est comme un décor de cinéma, un film qu'on s'apprête à voir, confortablement installé dans un fauteuil de velours rouge. 

Il fait froid, j'ai envie d'avancer mais je ne peux pas, mes pieds s'enfoncent dans le sable mouillé, je vais me noyer dans la mer qui monte, son écume, ses vagues invisibles. Le moment si agréable se transforme en panique, je ne veux pas mourir comme ça, je m'extirpe, et m'arrache à ce sable qui m'emprisonnait, mes genoux sont lourds, mon corps prend la fuite, court vers le phare, vers sa lumière blafarde qui peu à peu se fait rassurante comme un garde-côte dans la nuit qui s'approche de vous avec sa lampe torche. Un jour j'aurai le courage d'aller plus loin que ces quelques lignes qui traversent la nuit tels des faisceaux de lumière, enfin j'espère, à moins que ce ne soit que pâles lueurs.

Vous pouvez sentir ce qui fait la richesse de la mer, l'océan, son odeur caractéristique, vivifiant, la nuit elle est encore plus puissante, développée comme lorsque s'ouvre une fleur, un lys.

  • Fleur de lys, un poème que j'avais rédigé pour une amie que je n'avais jamais rencontré. Je crois bien l'avoir publié ici.

    · Il y a 3 mois ·
    Gaston

    daniel-m

    • Oui, c'est exact! Je prendrai le temps de le lire...

      · Il y a 3 mois ·
      Coucou plage 300

      aile68

  • Dangereux, mais tout finit bien, et j'adore la fin : cette fleur de lys qui s'ouvre...Et, je revois, lorsque j'étais gamine, ces lys dans le jardin d'une voisine. Premières fleurs, beautés fascinantes, avant les roses découvertes plus tard.

    · Il y a 3 mois ·
    Louve blanche

    Louve

    • Merci Louve! Oui certaines fleurs sont plus fascinantes que d'autres, les lys, les roses, les orchidées... Les fleurs, tout un poème, un roman épique...

      · Il y a 3 mois ·
      Coucou plage 300

      aile68

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