La Peur, ou les évolutions sentimentales

eymsli

C'est elle qui m'a accueillie ce matin encore...

Elle n'est pas forcement laide, méchante et odieuse, mais ce n'est pas pour autant que j'avais envie de la prendre dans mes bras. J'aimerais dire que chaque matin on l'ignore mais c'est faux ! On ne l'ignore pas! On la supporte, on s'habitue, mais on sait qu'elle est là. On le sent au fond de nos ventres, plus ou moins forte selon les jours, le temps, les saisons, nos sentiments, nos pensées......

Comme je le disais ce n'est pas son apparence qui rebute, c'est plutôt sa voix doucereuse, ses paroles affreuses qu'on a pas forcement envie d'entendre.

La Peur est là au pied du lit, dès que j'ouvre les yeux, enveloppée dans son manteau bleu avec de la fourrure beige aux extrémité, ses chaussures à talons qui était posées sur les draps de mon lit, ses cheveux soigneusement coiffés en chignon, je l'ai dis qu'elle pourrai être jolie, elle a même une certaine classe quand on la décrit comme ça mais ses yeux.... Ils sont cernés de fatigue, écarquillés comme si elle avait vu la mort, et le tout fait ressortir sa peau blanche qui tremble même si elle est couverte comme un jour de neige en Suède.

Elle me dit : " Aujourd'hui c'est ton jours. " me regarde tristement et me suit des que je pose un pied par terre. Elle s'excuse, me dit détester ça, qu'elle préférerait travailler sous un notre nom, le "COURAGE" ou la " VAILLANCE" par exemple mais elle n'a pas eu le choix. Ce n'est pas elle qui a choisi. "Mais toi! Tu as le choix ! Tu peux choisir de ne plus me voir ! Tu peux choisir un autre nom ! Tu peux te faire une vie meilleur ! Arrêter de te réveiller au beau milieu de la nuit, de craindre les gens, de ressentir mon boulot... Mais je ne t'ai rien dis, d'accord ? Si jamais quelqu'un est au courant .... Ce que j'ai peur!" Ses yeux s'écarquillés encore plus après m'avoir dis mais je lui en étais reconnaissante. Elle avait raison ! Elle ne me l'a dis qu'une seule fois et je m'en souviens encore. La plupart du temps, elle me disait "Attention aux marches! Est ce que tu es sûre de toi ? T'a bien compter ? Vérifie... Une cinquième fois on sait jamais. Ta éteins les plaques ? Tu t'es plantée? Que va dire ton père? Et ta mère? Vas y mange tu vas finir ÉNORME et après tu vas pleurer! Tes sûre que t'as le droit ? Attention ils sont là juste là!!!! Cache toi ! Cours ! Et voilà encore un coup de poing dans le nez ! Bravo! Mais tu regardes pas devant toi ! Ne parle pas aux gens, c'est le meilleur moyen d'éviter les ennuies et de finir seule. Oui tu finiras seule, grosse et laide...." Et pleins d'autres gentillesses de ce genre, en boucle toute la journée pour faire perdre confiance en soi.

Pourtant ce matin je me suis réveillée et je n'ai trouver personne au pied de mon lit... Personne ? Non, en tout cas pas au pied de mon lit. Assis en tailleur par terre une jeune femme à la chevelure rouge flambante avait les yeux fermés et semblait méditer alors que je levis mes mains de sous la couette elle se leva et se présenta : " Je suis Courage et voici Vaillance, dit elle en me montrant une jeune fille plus petite, brune aux cheveux légèrement ondulés derrière elle. Nous somme là avec toi, jusqu'à ce que tu n'es plus rien à apprendre."

Je m'aventurais à demander où était passé 'La Peur' elles me dirent qu'elle avait été relevée de ses fonctions à mon égard car ils sembleraient que je n'en plus besoin.

J'étais soulagée, pour tout dire. Et je savais qu'elle reviendrait dès que j'aurais un problème alors autant profiter de ce nouvelle élan, de cette évolution.



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