La rue du passe-temps

rechab


Rue du passe-temps
je me suis heurté à un mur:
ne comprenant aucune ouverture.

Je me serais brisé les dents,
sur les pierres de taille,

car je n'ai détecté aucune faille
dans un mur du temps
          que j'aurais voulu transparent
          pour passer de l'autre côté.

C'était avant d'avoir lu Marcel Aymé
                        et son "passe-muraille".

Je faisais semblant
de peindre les pierres
de remuer négligemment
béton et bétonnière,

mais je n'aurais jamais fait un bon maçon
                     j'ai trop d'imagination
                    pour rester en bas du mur
                    quand il s'agit du futur..

pour élever une autre demeure
dans laquelle j'aurais peut-être
l'occasion d'ouvrir une fenêtre
sans me préoccuper de l'heure...

Alors pour rêver de plus belle,
        j'ai pris mon courage à deux mains,
        sauté directement au lendemain
        en me faisant la courte échelle...

un ptit tour de manivelle,
trois bouts d'ficelle,
sauter à la marelle
directement dans la case ciel

avec l'inversion des valeurs,
brisant le miroir des illusions
comme le mur des lamentations
où se cristallisent pleurs et douleurs.

                             Désormais j'attends
               de manière sereine
que s'effacent les heures anciennes
et ses multiples printemps...

La rue du passe-temps
s'est ouverte sur la plaine
des gens pas pressés :

ce n'est même plus la peine
de se souvenir du passé.

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