La Rupture

nehara


Qu'elle est difficile cette décision...annoncer la rupture.

On le sait depuis quelques jours déjà. La fin est imminente. Quelque chose d'indéfinissable s'est produit dans la relation. Il y a eu une cassure. Une blessure s'est ouverte lentement et n'a depuis cette évidence, cessé de s'épancher en silence. Entraînant avec elle tous les élans d'amour...

Je ne peux retenir le flux qui jaillit de mon cœur. Eaux glacées et fétides, elles empestent l'air. Je ne peux qu'observer, désemparée, le phénomène qui m'enchaine à sa dévastation. Le chant qui enveloppait ton nom, mon Amour, ne rythme plus ma mélodie intérieure.

Je me sens au bord d'un précipice avec l'intention de commettre cet acte irréparable...te pousser dans le vide, te faire disparaître pour pouvoir renaitre...

A quel moment t'annoncer cette rupture, et comment? y a t-il  un bon moment? Si seulement tu pouvais le deviner, le pressentir et agir en conséquence. Mais tu ne sens rien. Aucun changement dans l'atmosphère. Au contraire, tu papillonnes. Tu fais des projets. Le voyage de Pâques et les vacances, où irons nous?...

Silencieuse, je suis à la torture : " Mais tais-toi! mais tais-toi donc! s'il te plaît, s'il te plaît!"... Regarde moi! ne vois tu pas que mes yeux ne brillent plus? ils se sont éteints. Ils sont fuyant et tristes. Mon sourire des jours heureux n'est plus. Mon corps s'est raidi. Il est froid et distant. Il n'a plus d'ailes pour voler vers toi. Mes mains ne cherchent plus les tiennes pour les presser amoureusement...

Comme c'est cruel de devoir t'annoncer cette funeste nouvelle. Pourrais-je m'y soustraire? Mais cela serait au détriment de mes propres sentiments. Or j'ai atteint leur limite. Je ne peux concevoir un haut de là. Je m'arrête ici et maintenant.

Il m'est impossible de faire un pas de plus à tes côtés. Le constat est flagrant, évident. Là sous mes yeux dessillés comme un éclair fulgurant et brutal...Je ne t'aime plus, je ne t'aime pas.

Cinq petits mots meurtriers que je vais  devoir abattre sur ton cœur tout à l'heure. L'un après l'autre. en tremblant. En suffoquant. les joues brûlantes d'angoisse. La bouche sèche car je sais le mal que je vais faire. Je vais te tuer avec mes mots!

Oh! si seulement, je pouvais fuir ce moment détestable! retourner en arrière, lorsque je me collais tendrement contre toi. Quand je ne savais pas encore que je portais en moi le germe de ce crime mon chéri, mon amour...


Signaler ce texte