La vie

aile68

Pour tous les sourires que je n'ai pas donnés, tous les rires étouffés, les caresses trop brèves, je me rattrape, me ressaisis comme un pantin au bout d'un fil qui veut tenir debout. Pour toutes les lettres attendues et reçues après des rêves prémonitoires, tous les appels que j'aurais dû lancer, toutes mes velléités passées, mes retenues, je me lance, me jette à l'eau. Que la mer est profonde et l'océan sauvage! J'aimerais faire mon nid sur les toits des maisons comme les cigognes et de temps en temps m'envoler dans le ciel, au-dessus des villes et campagnes poussiéreuses, écouter les musiques qui montent des bars plein de ces gens que je ne connais pas, et je vole, je vole, effleure la lune et les étoiles, frappe à la porte de l'univers majestueux pour qu'on me laisse entrer, découvrir un nouveau monde, demain peut-être je reviendrai.

Garder un peu de moi, un peu de ces délices qui me font aimer la Terre, ces balades toutes en chemins sur les traces des biches et des grands cerfs. La vie, ma foi, je l'aime comme je peux, mais la nature je l'aime sous toutes ses formes, en pots de fleurs éclatants, en bouquets magnifiques, sur les montagnes, dans les forêts et même dans un terrain vague. Pour tous les bouquets que j'ai reçus en cadeau, ceux que je me suis offerts,  ceux que j'ai offerts, ceux qui ont orné ma maison, celles des autres, je me tiens debout, écoute des chansons dans l'odeur du café et le parfum du linge fraîchement lavé. La vie, il faut l'aimer un peu pour soi et pour les autres, pour l'idée qu'on s'en fait, qu'on s'en fait. 

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