L'Abbé Pierret
scribleruss
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Dans un entretien accordé au Monde, le chanteur aux 44 albums est revenu sur sa carrière mais a également commenté l'actualité marquée par le mouvement des " gilets jaunes."
" Mes parents auraient été des " gilets jaunes ". Ils travaillaient quinze heures par jour. Ils sont partis une seule fois en vacances dans leur vie, quinze jours à la mer. Au Café du pont, je n'ai connu que des " gilets jaunes .
Le 15 du mois, c'était fini pour eux, ils n'avaient plus rien à mettre dans la marmite. Ils tondaient les gosses pleins de poux pour ne pas payer le coiffeur. La misère a beaucoup de patience. La soupape a jailli d'un coup, c'est très difficile d'arrêter un peuple en colère.
La sincérité de leur discours doit être respectée. Mais le gouvernement est à des années-lumière de leur quotidien. Il a charge d'âmes auxquelles il ne comprend rien.
C'est le combat de ceux qui souffrent dans leur quotidien et qui ont été blessés, humiliés. On n'a pas le droit de traiter les gens comme ça quand on dirige un pays. A côté de " Liberté, Egalité, Fraternité " dans la devise française, on devrait inscrire " Dignité " .
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Ils me feraient pleurer ces gens friqués, qui sur les plateaux de télévision crient famine au nom de ceux qui pour la plupart sur les ronds-points ont de quoi manger, de quoi joindre les deux bouts, ont un toit, l'eau courante, la télé, Iphones smartphones et les moyens pour payer les forfaits alors que l'on n'entend toujours pas les sans abris, les mal logés, les pauvres de chez les pauvres ..
Les gens du voyage qui résident sur les parkings, dans les champs, et vont prendre l'eau à la borne incendie ...
Et je parierais qu'une très large majorité de citoyens pourraient se prévaloir du fait que leurs parents aussi auraient pu être des gilets jaunes et travaillaient quinze heures par jour.
Toujours est-il que me concernant les ayant côtoyés ces gens en état de précarité objective longuement durant une lourde adolescence difficultueuse, je n'en ai entendu aucun rechigner, se plaindre, et se dire malheureux, certes souvent enfants nous portions des affaires étrennés, un peu usés par d'autres, puis harcelés par les enfants des riches, mais nous n'allions pas le rapporter au maître d'école, puis tout rentrait dans l'ordre, se pacifiait, l'on intégrait, l'on encaissait, l'on cravachait pour s'en sortir, et l'on n'allait pas gémir dans les salles d'attente des psycho de tous acabits ..
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C'est pourtant vrai que l'on encaissait, jamais une plainte mais ma sœur et moi mangions de la viande car ma mère se privait pour nous. C'était bien souvent les vêtements d'une autre que j'endossais...pas vraiment faits pour moi... On était un peu élevés à la dure, en ce temps là...
· Il y a presque 6 ans ·Louve
... presque à notre insu ... merci Louve..
· Il y a presque 6 ans ·scribleruss
la parole se tait...dans les mains nouées sur la poitrine..la courbure du dos...le regard brillant des enfants....oui merci de rappeler que la misère se cache..qu'elle se tait..et que "la charité c'est l'injustice"..au pays de la fraternité..
· Il y a presque 6 ans ·mada
Vous dites très joliment les choses, et j'ai noué mes mains sur la poitrine, et j'ai perçu la courbure du dos, et j'ai ce ressenti ... Et je reviens vers Victor Hugo Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées ... Enfin un mot que l'on devrait ajouter à notre trilogie républicaine ; " Bonté " mais je suis très mal placé pour le mentionner, n'étant pas apte à le pratiquer ... merci ...
· Il y a presque 6 ans ·scribleruss
" alors que l'on n'entend toujours pas les sans abris, les mal logés, les pauvres de chez les pauvres ",merci pour ce rappel.
· Il y a presque 6 ans ·J'ai aimé votre coup de gueule.
Lady Etaine Eire