L'absence
nelopee
Un shooter avalé cul-sec dans un bar bruyant.
Puis un deuxième,
encore un autre,
j'ai arrêté de compter.
J'ai toujours la vague impression de voir le contour de ton visage
flotter au fond de mon verre.
Les rires trop forts,
la tête qui tourne,
les pas mal assurés.
Comme la fumée de ma cigarette
dans le fumoir bondé
tu t'évapores difficilement.
Tu te colles à chaque mur
et imprègnes chaque parcelle
de ton odeur si particulière.
On tourne, on tourne, on tourne devant le miroir des toilettes; pauvres enfants perdues.
Je ferme les yeux en murmurant
une incantation douloureuse:
disparaît, disparaît, disparaît.
De joie, on se traîne à terre.
Notre dignité n'est plus,
mais pourquoi y faire attention
puisqu'on se sent heureux.
On danse, on chante,
on saute, toujours.
On n'entend rien à part les basses
qui pulsent dans nos oreilles
et font bouger nos corps entiers.
Monter sur scène, moment de gloire
aux côtés d'un groupe méconnu
au milieu d'étrangers trop vieux pour nous.
Renverser un verre, être vulgaire.
Tu n'es pas là dans la foule
pour me voir dans cet état.
Un beau garçon, la vingtaine,
entre ses bras viens
pour me faire virevolter.
Apothéose de la soirée.
Baisemain de princesse.
Valse éméchée.
Collée contre son corps,
ses mains me tenaient,
sa voix grave j'écoutais.
A ce moment là je te jure
que je ne t'entendais pas,
je ne pensais pas à toi.
Tu étais absent.
Très beau texte... on entre dans le tourbillon, et on s'y colle comme la fumée et les corps...
· Il y a plus de 10 ans ·yahn
Merci pour ce joli commentaire...
· Il y a plus de 10 ans ·nelopee
Très joli.
· Il y a plus de 10 ans ·Alice Gauguin
Merci beaucoup!
· Il y a plus de 10 ans ·nelopee